Les Cocteau Twins, quand ils
apparaissent au début des années 80, créent véritablement
un tremblement de terre ! Imaginez une musique d’une mélancolie et d’une
légèreté sans pareils, offrant à
l’auditeur toutes les interprétations qu’il désire. Mais c’est surtout la voix de la chanteuse Elizabeth Frazer qui
crée le buzz, elle est carrément un instrument à part entière du groupe, d’une
limpidité et d’une douceur incroyable.
Rapidement remarqué par le
célébrissime label Anglais 4AD, le trio (outre Frazer, il y Robin Guthrie à la
guitare et Simon Raymonde à la basse) mènera une carrière forte d’une dizaine
d’albums et autant de singles,
rencontrant un succès plus que mérité sur un public autant militant que
fan !
Rupture de couple (Frazer et Guthrie), fatigue, lassitude et tant d’autre
maux auront raison en 1997 des Cocteau Twins. Malgré moult essais et demande
expresse les Cocteau Twins ne se sont pas reformés, laissant ainsi une œuvre
intacte, d’une beauté absolu que le temps n’a pas altéré !
Voici Polly Jean Harvey, plus
connue sous le nom de PJ Harvey, dans un se ses premiers titres, ''Dry''. Quand
elle sort ce disque en 1991, il s’agit encore du trio PJ Harvey (avec le
batteur Rob Ellis et le bassiste Ian Olliver) et c’est une vraie
déflagration ! Rarement on a entendu une telle musique, une voix presque
enfantine mêlée à une production presque minimaliste.
Depuis Pj Harvey mène sa barque
avec grâce et talent, remportant un succès mérité ! Mais rien ne pourra
faire oublier l’incroyable moment que la découverte de ''Dry''.
Le nouveau single de nos Normands
favoris ! Un an après leur merveilleux ''Jersey'', qui a su rencontrer son public,
voici le nouveau titre de Granville et c’est tant mieux. Pas besoin de
raconter la chanson, rien qu' au titre vous avez compris ! Que dire de
plus, rien à part que Granville est vraiment un chouette groupe avec pleins de
bonnes chansons qui nous rappellent Brigitte Bardot ou autre Françoise
Hardy ! Bienvenue dans un monde où le mot
pop veut vraiment dire quelque chose et où la légèreté est de mise !
Voici ce que l’on pourrait
appeler un gold, une chanson qui a marqué son époque et les esprits, une
chanson qui reste un classique de la variété Américaine ! A la base il y a
Nancy Sinatra, la fille de Frank, qui se sent une âme d’artiste. Après des
débuts (très) peu convaincants au cinéma, elle se tourne vers l’autre spécialité
familiale : la chanson.
Après quelques petits succès, le
tournant de sa carrière se déroule quand elle rencontre au milieu des années
60, le producteur-compositeur-arrangeur Lee Hazlewood ! De vingt ans son
ainé, il lui propose de lui écrire des chansons (sous le haut patronage de
Frank !). C’est elle qui repérera la chanson, et elle suppliera Hazlewood
de lui laisser interpréter alors que à la base c’est un titre qu’il s’était
réservé. Il changera quelques paroles et prend la direction de Los Angeles pour l’enregistrement
en 1965 du premier album (et donc du titre) avec un groupe de pointures
légendaires : The Wrecking Crew (avec le légendaire Hal Blaine à la
batterie).
Dès sa sortie en Février 1966, le
titre atteint les sommets du hit parade et permet ainsi à Nancy de se faire un
prénom. La chanson est l’histoire d’une fille de 16 ans qui refusent les
avances d’un homme de 40 ans, elle le menace de lui donner un coup de bottes s’il
n’arrête pas de l’importuner ! Cette simple histoire permet à Nancy de
devenir une égérie des féministes et des militaires Américains au Viet Nam qui
s’entiche aussitôt du titre, sa manière de chanter la rend plutôt sexy !
La suite sera une série d’albums
enregistrés par Nancy et Lee, rencontrant des succès variés mais toujours avec la
même qualité artistique, avant la retraite de Hazlewood qui part pour la Suède.
“These Boots Are Made For Walking” a beaucoup servi pour le cinéma (''Full Metal Jacket'' de Kubrick
notamment) et on ne compte plus le nombre d’artistes ou de groupes qui ont
repris le titre, faisant de Nancy Sinatra une artiste qui en plus d’un nom, a aussi un prénom.
Un trésor méconnu durant toutes ces années...
David Ackles mérite une place prépondérante au panthéon des plus grands chanteurs américains.
Adulé par des artistes comme Elton John ou encore Elvis Costello, cet auteur-compositeur de génie n'a jamais rencontré le succès commercial.
David Ackles est né dans l'Illinois, en 1937. A la suite de brillantes études en littérature anglaise et en cinéma, il rentre dans l'écurie d'auteurs-compositeurs du fameux label américain Elektra (Doors, Stooges, Judy Collins et bien d'autres...). A la demande du boss, Jac Holzman, il enregistre son 1er album ''David Ackles'' qui ne rencontre aucun succès mais qui devient une influence majeure auprès d'autre artistes.
''Subway To The Country'', son 2ème disque sort en 1969 dans la même indiférence malgré un budget plus conséquent et des tournées aux States.
En 1972, à l'initiative d'Elton John, embarque pour l'Angleterre et enregistre son nouvel album produit par le parolier d'Elton, Bernie Taupin.
''American Gothic'' est un chef-d'oeuvre d'émotion, d'une richesse d'arrangements qui fait écrire aux critiques des choses comme : << le ''Sergent Peppers'' du folk >>. Mais malgré cet accueil dithyrambique, les ventes sont très décevantes.
David Ackles décide alors de quitter Elektra pour Columbia. Clive Davis, le DA du label est un fan absolu et l'encourage à enregistrer un nouveau disque très rapidement. Seulement voilà, Ackles se sent incapable de surpasser ''American Gothic'', annule les sessions de studio et part enregistrer ''Five And Dime'' sur un 4 pistes portable. Au même moment Clive Davis est viré. Sans aide, sans promotion, les ventes virent au désastre.
En 1981, Ackles est victime d'un accident de voiture qui endommage son bras gauche ainsi que son fémur lui laissant des séquelles jusqu'à la fin de sa vie.
dans les années 90, il devient directeur de théâtre et créé des comédies musicales.
David Ackles meurt d'un cancer des poumons en mars 1999, à l'âge de 62 ans.
Avec ''Seasons Of Your day'', le 4ème album de Mazzy Star, c'est une figure mythique de l'indé pop rock américain qui est de retour. Duo incandescent et mystérieux, Mazzy Star a laissé une marque indélébile sur tous ceux qui ont approché sa musique. Créé en 1989 sur les cendres d'Opal, lui-même avatar de Rain parade et de Dream Syndicate, 2 groupes issus de la fameuse scène de Los Angeles, Paisley Park, au début des 80's, Mazzy Star est tout d'abord le projet de David Roback et de Kendra Smith, bientôt remplacée par Hope Sandoval au chant.
Dave Roback, né en 1958, est un puriste de la musique, guitariste très doué, doté d'un humour très particulier, toujours en demande de K7 démos d'autres artistes, lui permettant de réutiliser celles-ci en effaçant ce qu'il y avait sur les K7...
Hope sandoval est une sirène, véritable icône vénérée aussi bien par The Jesus And Mary Chain, que le regretté Bert Jansch ou encore My Bloody Valentine, sans oublier tous les jeunes gens amoureux de son physique.
Sur scène, Hope chante merveilleusement bien tout étant incapable de communiquer avec son public, ce dernier n'en étant que plus hypnotisé.
très vité signé sur le label Rough Trade, le duo rencontre le succès critique avec son 1er album ''She Hangs Brightly''.
La branche américaine de Rogh Trade fermant boutique, Mazzy star signe alors chez Capitol et en 1993, sort '' So Tonight That I Might See'' aux succès critique et commercial.
Mais après un 3ème album, e groupe las de refaire à la demande du label, la même chose se sépare et Hope se lance dans une carrière solo, ponctuée d'apparitions chez JAMC ou encore The Chemical Brothers.
En 2010, les deux se retrouvent et décident de reprendre Mazzy Star. Une tournée mondiale est effectuée et en 2012, ils enregistrent ce nouvel album ''Seasons Of Your Day''.
La magie est toujours présente...
Le 15 Septembre dernier, Jackie
Lomax décédait chez lui d’une maladie fulgurante. Si la nouvelle est passé
totalement inaperçue en France, ce n’est pas le cas chez nos voisins
Britanniques où son aura (et sa notoriété) était totalement différente.
Jackie Lomax a commencé sa carrière
avec the Undertakers, un groupe où il pouvait mettre en avant sa splendide voix, proche de la soul. Lui aussi fit la route à Liverpool et Hambourg où il croisa la route à maintes reprises de Beatles débutants. Malgré un début de succès au milieu des années 60, il s'exila aux USA pour commencer une nouvelle vie. C'est là que le manager des Beatles, Brian Epstein, le rappela pour relancer sa carrière. La mort de celui-ci ne changea rien et ce furent les Beatles eux même qui le signèrent chez Apple pour un album, "This is what you want?" auquel participèrent trois d'entre eux, Ringo Starr, John Lennon et surtout George Harrison qui co-écrivit avec lui le titre "Sour Milk Sea" et fit venir sur le disque ses copains Eric Clapton et Nicky Hopkins.
Le peu de succès de l'album, l'obligea une nouvelle fois à un exil vers les USA où il participa à quelques projets, Heaven Jelly et Badgers, avant d’entamer une carrière solo en dents de scies surtout marqués par son extraordinaire timbre vocal.
Revenu en Angleterre à la fin des années 70, il était devenu une sorte d'icone, et ne s'était jamais arrêté de chanter. Son dernier coup de gloire avait été en avril 2012 où il avait participé aux 50 ans du Star Club de Hambourg!
Jackie Lomax s'est éteint chez lui à l'âge de 69 ans.
Him, c'est Matthew Ward, né en 1973, originaire de Portland dans l'Oregon. M. Ward est un musicien au pédigré impeccable qui a débuté sa carrière en 2001. En 2009, il forme Monsters of folk avec Connor Oberst, le leader du groupe Bright Eyes, de Jim James (My Morning Jacket) et de Mike Mogis (Bright Eyes). a ce jour un seul album a été publié, devenant une pierre angulaire du mouvement indé folk américain.
M. Ward a aussi collaboré avec Norah Jones et la sublime et encore méconnue chanteuse Neko Case, en 2013.
Voilà, avec M. Ward, tout est simple.
She, c'est Zooey Deschanel et là, tout se complique. Née en 1980 à Los Angeles, Zooey est une enfant de la balle. son père, Caleb, est un metteur en scène reconnu, sa mère Mary-Jo est une actrice chevronnée et sa soeur aînée n'est autre que l'héroïne de la série ''Bones''.
La petite passe son enfance à voyager au gré des tournages de sa famille. de retour à LA, elle débute sa carrière d'actrice. On la remarque dans un clip de The Offspring, dans le joli film de Cameron Crowe, ''Almost Famous'', en 2000. Depuis son second rôle dans la série ''Weeds'', elle marque les esprits pour son duo avec Joseph Gordon-Levitt dans le film ''500 days Of Summer'' et devient célèbre avec la série ''New Girl'' auprès des trentenaires (mais pas uniquement...).
Lorsqu'en 2006, elle commence sa collaboration avec M. Ward, beaucoup y voient un nouveau caprice de la starlette.
Pourtant très vite, Zooey démontre un talent d'écriture parfait (oui, c'est elle qui écrit et compose toutes les chansons !), dévoile une culture musicale impressionnante et possède une voix sexy et très personnelle.
En 2008, le premier album parait et s'intitule ''Volume 1''. Pour tous c'est une énorme surprise et un succès critique. 176000 exemplaires sont vendus en Amérique et la chanson ''Why Don't You stay Here'' est classé dans le top 100 du magazine Rolling Stone.
Le duo joue quelques concerts mais c'est en 2010, avec la sortie de ''Volume 2'' que She & Him se lance dans les tournées. Dans la même veine que son prédécesseur, Très bien accueilli, ''Volume 2'' rentre directement à la 6ème place des charts US. ''In The Sun'' est le single.
Dans la grande tradition de la pop américaine, le duo sort, en 2011, un album de Noël qui devient l'un des 3 plus gros succès en ventes digitales de l'hiver. ''A Very She And Him Christmas'' est digne des meilleurs albums du genre.
Avec l'envol de la carrière d'actrice de Zooey, il faut attendre mai 2013 pour écouter le 3ème opus, intitulé... ''Volume 3''. Depuis, jonglant avec le tournage de ''New Girl'', le duo s'est lancé dans une tournée américaine avec un succès qui ne se dément pas.
Trois ans après son premier solo,
voici le retour du chanteur de Louise Attaque : j’ai cité Gaétan Roussel.
La formule qu’il avait commencée avec son premier disque est encore une fois
exploitée avec son mélange d’acoustique, de chansons Française et
d’électronique. Un mélange savant ou beaucoup s’y sont essayés avec plus ou
moins de succès (souvent moins), mais ici cela fonctionne, principalement grâce
à ses producteurs, Julien Delfaud et Benjamin Lebeau (des Shoes). Nul doute que
cette Eolienne va occuper la plupart des ondes et des écrans pendant une bonne
partie de l’année : le voici en avant première, à vous de juger !
C’est la claque de la
rentrée : l’album de London Grammar a
mis tout le monde d’accord parce que c’est une divine surprise. A la base deux
potes étudiants qui jouent ensemble de la musique avant d’entendre sur leur
campus une jeune fille à la voix majestueuse : Hannah Reid. Aussitôt
entendu, aussitôt le groupe est monté, ils se lancent dans la composition et la
production de morceaux. On connait la suite : signature, enregistrement
puis la sortie d’un album qui a enthousiasmé tout le monde.
Une voix pure, qui rappelle un peu Kate Bush, une
production légère : on pense à Enya, à Kate Bush, aux Young Marble Giants,
on pense à beaucoup de choses sans trouver une vraie similitude avec quelque
chose d’existant ! Un disque à écouter au calme pour savourer ce moment de
pureté ! En tout cas un disque que l’on écoutera tout cet hiver avec le
même plaisir : un grand groupe est né.
On vous avait prévenu, les Babas
sont de retours ! Mais pas n’importe lesquels, il s’agit ici des meilleurs,
les fabuleux MGMT qui viennent juste de sortir leur troisième album et qui
démontrent encore une fois qu’ils sont en tête de course. 6 ans après leur
premier album qui contenait le fabuleux ''Kids'', les MGMT ont grandis. Désormais
ils sont un groupe qui compte dans l’organigramme musical et cette « Alien Days » est là pour le démontrer.
Peut importe si le groupe s’avoue
néo Hippie et totalement baba, son album est épatant et leur talent est à la
hauteur de nos attentes. MGMT sera, avec sa musique psychédélique et son
attitude rock, encore une fois l’un des groupes de l’année !
Si il y a un bien une chanson qui
porte bien son noms, c’est celle-ci ! Formidable, voilà le terme que l’on
peut employer pour qualifier l’album et le single de Stromae. Déjà son premier
album avait enthousiasmé tout le monde par son intelligence et sa maturité,
mais ce nouvel album a pris tout le monde par surprise. Stromae ou comment
faire sonner ensemble la musique électronique et la chanson Française. Beaucoup
ont essayé mais fort peu ont réussis !
Notre camarade Belge réinvente la
musique, il explose les genres, il crée sa musique, ce qui est la marque d’un
grand artiste ! Stromae vient de sortir un album qui restera dans
l’histoire et qui est déjà en route pour être un des albums de l’année.
Vraiment Stroame est formidable !
Et si on parlait un peu de
classe, de talent et d’élégance? Et si on parlait des Dogs ?
Les Dogs donc, si on lit les
biographies officielles, il s’agit d’un groupe de rock qui a existé entre 1974
et 2002. Le groupe s’est arrêté à la mort de son leader, chanteur et guitariste
Dominique Laboubée, d’un cancer dans un hôpital
de Boston d’un cancer. C’est trop réducteur, car les Dogs furent l’un des plus
grands groupes qui exista en France : une classe et un talent sans égaux
dans l’hexagone. Toute une génération de musiciens et d’amateurs de musiques
ont été marqués par les Dogs, pour les fans de rock le groupe c’était juste le
graal ! On y reviendra en
profondeur prochainement.
Catherine Laboubée (la sœur de
Dominique) vient d’écrire et d’éditer sur sa propre maison d’édition (la Belle
Saison) la biographie officielle du groupe, « too much class… ». Un
livre passionnant, qui est un vrai panorama d’une époque, un document qui
raconte de l’intérieur la vie des Dogs. Plus que un témoignage, ils s’agit du
reflet d’une époque, notre époque !
Le 19 Mai dernier se tenaient les
BILLBOARDS MUSIC AWARDS. Au cours de cette superbe cérémonie le célèbre chanteur
de R&B Miguel est monté sur scène pour entonner son tube « Adorn ». Tout en fougue et en
puissance le beau Miguel a voulu se jeter sur l’autre partie de la scène situé
au moins à 10 mètres. Problème : pour atteindre son objectif il devait
passer au dessus de quelques spectatrices particulièrement en forme et dont la
mission était de danser devant les artistes (images obligent !).
Seulement notre champion (par
ailleurs excellent chanteur dont le talent n’est plus à démontrer !) manquait
d’entrainement et il a atterris beaucoup moins loin que prévu, sur deux
spectatrices qui ont la joie et le privilège de toucher l’idole de très prés !
Tellement prés que elles ont faillis
finir à l’hôpital !
Enfin tout s’est bien terminé,
les spectatrices ont eu plus de peur que de mal et elles ont pu rencontrer leur
idole en chair (et surtout) en os, mieux ils seraient tous devenus amis !
Bon seul soucis Miguel n’a pas gagné le prix ce soir là mais il y a de l’espoir
pour Rio en 2016 !
La vie de Judee Sill est édifiante !
Née en 1944 dans un coin pourri de l'Oklahoma, elle passe sa jeunesse dans le café tenu par papa, apprend à jouer du piano. A la mort de son père, la famille émigre à Los Angeles et la jeune Judee est trimballée de collèges en lycées, perd sa mère, découvre et expérimente les drogues, devient la copine d'un truand et commet des cambriolages pour se retrouver dans un centre de délinquants.
Elle s'en sort, reprend ses études, découvre...le LSD et se marie avec avec le pianiste Bob Harris. Le couple commence une carrière à Las Vegas, rapidement écourtée par la découverte et la consommation ahurissante d'héroïne qui amène Judee à se prostituer et à la prison.
A sa sortie, Judee commence à travailler et composer. Grâce à David Crosby et Graham Nash (de CSN&Y), elle devient la première artiste signée sur Asylum records, le nouveau label créé par David Geffen. Rapidement, Judee écrit, fait la couverture du magazine Rolling Stone, sort son 1er single ''Jesus Was A Cross Maker''.
En 1971, son 1er album ''Judee Sill'' est dans le commerce et reçoit un grand succès... d'estime. ''Heart Food'' son 2ème album sort en 1973, mais mécontente du peu de promotion, selon elle, de la part d'Asylum, elle abandonne la musique, non sans avoir enregistré les démos d'un 3ème disque.
La séparation avec David Geffen replonge Judee dans la consommation à outrance de la drogue. Pour ne rien arranger, elle est victime d'un grave accident de voiture qui lui laisse des séquelles au dos et qu'elle ne peut soigner, les médecins lui refusant tout calmant à la vue de son passé.
Le 23 novembre 1979, Judee Sill est trouvée morte dans sa maison, d'une overdose de cocaïne et de codeïne. Elle avait 35ans.
Depuis les années 2000, de nombreux artistes tels que Fleet Foxes, jim O'rourke, Saint Etienne ou encore Rumeur témoignent de leur profonde admiration pour cette artiste inadaptée mais géniale.
La version live de ''The Kiss'' est certainement l'un des plus beaux moments musicaux de la télévision anglaise.
The Civil Wars est un extraordinaire duo composé de Joy Williams, une jolie chanteuse californienne de trente ans et de John Paul White, digne représentant du sud des Etats-Unis à la guitare et au chant.
Les deux se rencontrent en 2008 alors qu'ils participent à un séminaire d'écriture à Nashville.
Très vite, la magie opère et les deux baptisés The Civil Wars (une allusion à la guerre de Sécession), enregistrent un concert donné au Eddie's Attic, en Georgie qui sera donné aux internautes. Vers la fin 2009, ils enregistrent et sortent toujours en digital un album/maxi, '' Poison & Wine'' dont la chanson titre apparait dans un épisode de ''Grey's Anatomy'' :
En février 2011, sort le premier album du duo : ''Barton Hollow''. Le succès aux US est fulgurant et ce grâce aux performances live des deux. Ils seront d'ailleurs récompensés de 2 ''Grammy awards''.
Mais alors que l'on pensait The Civil Wars lancés sur le chemin de la gloire internationale, une tournée mondiale, l'album marketé à fond, c'est l'inverse qui se produit. Les deux ne s'entendent plus artistiquement, Joy devient maman et malgré un single avec la star US Taylor Swift qui cartonne là-bas, c'est le silence radio depuis un an.
Septembre 2013 et ô miracle et même si les divergences entre les deux excluent toute tournée par ici, ''The Civil Wars'', le deuxième album vient de paraître, fin août !
Ernest Greene est un américain, trentenaire, un peu intello, destiné à une carrière de bibliothécaire. Très à l'écoute de la nature, passionné par les mondes imaginaires, les différents champs de perceptions, le natif de Georgie mixe la pop saturée, le hip hop, l'électro et dream pop pour une production clinquante dans son home studio.
''Paracosm'' est le deuxième album sous le patronyme de Washed Out.
''Don't Give Up'' est un exemple parfait du talent de Greene.
The Stepkids est un groupe réellement à part. Originaire du Connecticut, ce trio de musiciens très doués et dotés d'un sens de l'humour certain, sort son deuxième album, ce septembre. ''Troubadour'' contient les mêmes ingrédients : pop psychédélique, funk, jazz, 60's folk. Une tournée est prévue au mois de septembre.
Cette semaine le Clash est à l’honneur ! L’intégrale du groupe
vient juste d’être rééditée et précipitez vous dessus : c’est énorme.
Les Clash c’est juste l’histoire d’un groupe qui commença dans les
Squats de Londres en 1976, pour finir sa carrière au Yankee Stadium devant
70 000 personnes. C’est l’histoire de quatre types qui en cinq albums,
dont un double et un triple, ont su faire évoluer leur musique au point de
pouvoir faire du rock, du funk, du reggae et même du Rap. C’est l’histoire de
musiciens qui ont su mener une carrière digne et respecter leur public . C’est juste
l’histoire du dernier grand groupe de Rock, « last gang in town »
comme le décrit si bien leur biographe.
Le premier titre des Clash à
être commercialisé en Avril 1977 et qui annonce le premier album du groupe. Le
titre ''White Riot'' est largement influencé par le premier album des Ramones qui
venait juste de sortir : un titre court et intense. L’influence sera
encore plus présente sur la première version du single ou l’on entend le
guitariste Mick Jones compte 1,2,3,4…Sur la version de l’album le compte à
rebours de ce bon Mike sera remplacé par des sirènes de Police.
Restent les paroles ! En
août 1976, Mick Jones et le bassiste Paul Simonon se retrouvent pris dans une
bagarre, presque une émeute, au carnaval de Notthing Hill. Des jeunes noirs
n’hésitent pas à provoquer la police et à se battre (la pochette du 45 tours
sera une photo d’un rasta seul devant la police !). Joe Strummer voit dans
ce combat une cause valable (et d’ailleurs n’aura de cesse de dénoncer les
nombreuses raciales en Angleterre à l’époque) et appelle les jeunes blancs à
trouver une cause d’émeutes pour défendre leurs acquis sociaux et leurs droits
en général.
La presse Anglaise dans un
premier temps commença à attaquer le groupe en croyant que Strummer appelait à
une guerre ethnique ! Le malentendu fut dissipé quand les paroles de la
chanson furent analysées et on découvrit qu’elle avait, au contraire, un
message positif.
''White Riot'' se classa 38 éme au
top Britannique et fût reprise notamment par les Libertines ou les Murphys.
Pour la petite histoire ce n’est pas Topper Headon qui joue dessus mais le
premier batteur du groupe Terry Chimes (qui quitta le groupe aussitôt le
premier album enregistré).
Le groupe la joua en concert durant deux ans
jusque Mick Jones le guitariste la qualifia de « vulgaire », bizarre
pour un titre considéré comme un classique du rock Anglais.
Alors là attention, on parle de
quelque chose de (presque) sacré ! La version de I fought the law par les
Clashs, c’est juste à la fois Noël, mon anniversaire et tout ce dont on peut
rêver : un vrai cadeau, une bombe atomique !
Contrairement à ce que pense
pratiquement tout le monde, le titre n’est pas du groupe, ni même de Bobby
Fuller qui en fit un tube aux USA en 1966 (Claude François en a fait une
adaptation hilarante sous le titre « moi j’ai joué et j’ai perdu »,
bien loin de l’idée originelle, allez voir c’est d’un pathétique … !),
mais de mais de Sonny Curtis, un honnête guitariste des Crickets, le groupe de
Buddy Holly dont il était le guitariste et en devint le chanteur après la
mort de celui-ci. Il avait composé un titre dans la pure tradition des rockers
de l’époque d’Elvis à Johnny Cash, une chanson de prisonnier. Une chanson ou un
type qui est en taule casse des cailloux sur les routes en se rappelant
pourquoi il est là : braquage de banque et meurtre de sa petite amie dont
il dit lui-même, dans la chanson, qu’elle était super ! Le type répète en
boucle : j’ai combattu la loi mais la loi a gagné (« I Faught
the law and the law won ») !
Quand le groupe découvre le titre
il décide illico d’en faire sa propre version. Margaret Thatcher vient juste
d’arriver au pouvoir et avec elle son libéralisme et son conservatisme. Les
Clashs, et particulièrement) Joe Strummer, se sentent en prison et pour
dénoncer ce qu’ils considèrent comme un nouvel état policier ils en font une
version plutôt musclée !
Le titre est parfait pour
eux et (comme beaucoup l’écriront) ils enflammeront une génération entière
avec celui-ci. Les roulements de batterie de Topper Headon (juste arrivé dans
le groupe) et les guitares qui arrivent avec le chant de Strummer, accompagnés
par les chœurs des autres en font (peut être) le morceau définitif.
Le morceau fût enregistré pour un
quatre titres qui annonçait la sortie du deuxième album. Elle se classa 10 ème
en Angleterre et a été élu parmi les 20 chansons les plus importantes.
Beaucoup après eux l’ont reprise (Mano Négra, Bruce Springsteen ou autre Green
Day) pour un hommage aux Clash. Comme l’a écrit le rock critique Jon Savage
(un monstre de la rock critique) : ''I Fought The Law'' a
enthousiasmé une génération, votre vie pouvait réellement changer en voyant le
Clash la jouer, on ne se sentait plus isolé ! On n'était pas tout seul, ils
étaient avec nous !»
London Calling est le titre du
troisième album des Clashs et le titre du premier single tiré de l’album. Le
groupe vient juste de finir une longue tournée Américaine (qui l’a pratiquement
achevé) qu’il se lance dans l’écriture et l’enregistrement de son nouvel album.
Au cours de l’été 1979 le groupe s’enferme dans un studio dans le centre de
Londres avec le producteur Guy Stevens et entre deux parties de football
élabore ce qui va être son chef d’œuvre !
Disons le tout de suite : ce
qui sortira des sessions de London Calling sera considéré comme un chef d’œuvre
et passe pour être l’un des derniers grands albums de rock ! Album de
référence absolu pour certains le groupe s’essaye à pleins de styles :
rock, funk, jazz, reggae et permet ainsi aux Clashs de quitter le circuit punk
qui commence à s’essouffler ! Un double album qui va rentrer dans la
légende des disques.
''London Calling'', qui ouvre
l’album, est juste un clin d’œil au jingle qui ouvrait les émissions de Radio Londres durant
la guerre et qui appelait à la résistance en Europe. Suite à ce clin d’œil
Strummer énumère ensuite tous les éléments néfastes que l’Angleterre a connu au
cours des années 70 : inondations, accident nucléaire et bien sur l’arrivée
au pouvoir des conservateurs et de Margaret Thatcher (appelle ici Ice Age) et
appelle la jeunesse à prendre en main sa vie et rejeter tous les vieux
préceptes (dont la Beatlemania ). Chanson de militant, de combattant ou
d’idéaliste nul ne le sait mais le titre est un chef d’œuvre et le groupe s’en
servira pour ouvrir tout ses concerts.
Voilà un titre qui a changé
beaucoup de choses ! Elles sont peu nombreuses les chansons qui ont changé
des vies et ouvert des genres musicaux mais celle-ci a permis beaucoup de
choses. A la base il s’agit d’un morceau (le seul !) entièrement composé,
joué et chanté par le bassiste Paul Simonon, qui avait grandit à Brixton (le
quartier chaude de Londres) et il désirait lui rendre hommage.
Brixton était, à l’époque, principalement
habité par des Jamaïcains et des Antillais. Quartier chaud et multicolore, la principale
musique du coin était le reggae et c’est précisément à cette musique que Paul
Simonon voulait rendre hommage. La chanson traite des violences policières à
Brixton et des problèmes raciaux que le quartier commence à avoir. Il commente
l’esprit des bandes désespérés et violentes qui hantent le quartier. A la fin
de la chanson il rend hommage à Ivan le héros du premier film sur le reggae ''The Harder They Come'' ou un jeune loser (interprété par Jimmy
Cliff) devient une star de la chanson, se fait escroquer et finit par se faire
tuer en voulant quitter la Jamaïque.
Si le titre est aussi fort c’est
surtout grâce sa production musicale : le chant monocorde de Paul Simonon fait
écho à la basse qui monte en puissance avant de devenir explosive, ajoutez à cela des arrangements dub, confiés à
Mickey Baker, et vous avez un titre qui mettra tout le monde à genoux.
Des Libertines à la Mano Negra en
passant par Arcade Fire, tout le monde a repris ''Guns Of Brixton'', et comme
l’avoueront plus tard les membres de Massive Attack, sans ce titre ils n’auraient
probablement pas créé leur musique et donc le Trip Hop.
Pour la petite histoire, deux ans
plus tard des émeutes raciales explosaient à Brixton, comme si la chanson était
prémonitoire et comme le souligna la presse Britannique à l’époque, en jetant
des pavés sur la police les manifestants chantaient ''Guns Of Brixton'' !
Comme quoi une simple chanson peut faire des dégâts ou des heureux (il suffit
juste de savoir ou l’on se place !).
En Août 1981, les Clash se
rendent à New York pour une semaine de concerts. La ville vit une vraie
révolution musicale : dans les rues des jeunes black inventent une
nouvelle musique : le rap ! Une nouvelle énergie traverse la grosse
pomme, une nouvelle culture est en train de naître ! Surtout que cette
musique s’accompagne d’un nouvel art graphique : le tag ! Partout
dans les rues les Clash croisent des jeunes qui dansent et qui peignent sur les
murs. Ce mouvement happe les Clash (en particulier Mick Jones !) qui
décident aussitôt de faire un morceau en hommage à cette musique : ''Radio
Clash'' !
Le morceau est basé sur une idée
simple : il s’agit de reproduire une radio New Yorkaise, et d’envoyer un
morceau de Rap ou le Clash affirme que désormais la musique des Clash vient de
la rue et qu’il faut retourner à la simplicité de la rue. Pour s’aider, le
groupe s’entoure de rappeurs qui offrent des sons inédits. Les versions dubs et
instrumentales seront présentes sur le maxi single.
Six mois plus tard les Clash
joueront une semaine à Mogador à Paris. Ils joueront pour la première fois ce ''Radio Clash'' et offriront à Futura 2000, le plus célèbre tagueur, une exposition
incroyable : il peindra sur scène pendant qu’ils jouent ! ''Radio Clash''
ou le premier rap de l’histoire en Europe : encore une fois ils auront été
des précurseurs !
C’est un groupe en pleine crise
qui attaque l’enregistrement de leur dernier album ensemble : ''Combat Rock''. Lassés des tournées, fatigués des excès en tout genre les musiciens
jouent là leur dernière partie ensemble.
''Rock The Casbah'' sera un morceau
de bravoure, entièrement géré par le batteur Topper Headon. Un matin il arrive
seul au studio, il trouve la mélodie au piano, enregistre dessus la basse et la
batterie et quand les autres arrivent ils n’auront plus que à enregistrer la
voix et les guitares.
Le texte part d’une idée
simple : à l’époque le régime Iranien venait d’interdire le rock jugé
dégradant. La population descend dans la rue pour chanter et braver
l’interdiction, au son de la radio. Aussitôt le régime veut bombarder la ville,
mais quand ils entendent la musique les pilotes à leurs tours se mettent à
danser et ne jettent pas de bombes.
La rumeur prétend que ce morceau
fût passé aux pilotes Américains dans leurs cockpits durant la première du golf
alors qu’ils allaient bombarder Bagdad. Ce qui est sur c’est que le titre fût
joué sur les radios internes Américaines durant cette même guerre du golf.
Pour la petite histoire dés la
fin de l’enregistrement, Topper Headon fût viré du groupe pour toxicomanie et
ce fût devant sa télé qu’il vit pour la première fois le clip de sa chanson
avec un autre batteur (Terry Chimes, le premier batteur). Ce fût le début de la
fin !
Citons encore les WANKIN’
NOODLES, originaire de Saint Brieuc mais installé à Rennes, ce quatuor joue un
rock énergique dans la lignée des Kinks ou autre Sonics. Après leur album paru
en 2012, le groupe a beaucoup tourné et prépare actuellement des nouveaux
morceaux (pour info le leader des Juveniles, Jean Sylvain le Gouic jouait avec eux avant)
Il y a encore les Manceaux, les plus pop de la bande ! Après un premier album, produit par des membres de Tahiti 80, ils ont beaucoup tourné promenant dans toute la France leur mélodies inspirées par les Zombies ou Divine Comedy. Eux aussi préparent un nouvel album et devraient bientôt revenir !
On citera encore les O'Safari et leur électro pop originale ou encore les vétérans de Bikini Machine (ex Skippies) qui continuent de proposer leur pop rétro teinté d'électro
Bref Daho et consorts peuvent être tranquilles : la reléve est assurée !
En voila un titre qui fleure bon
les années 80. Et pourtant, le Monochrome Set est tout sauf un mauvais groupe,
il s’agirait plutôt d’un groupe totalement sous estimé !
A la base, trois copains : Bid,
Lester Square et Andy. Trois potes qui se croisent dans une art school en 1976
et qui décident de faire comme beaucoup à cette époque : monter un groupe !
Ils choisissent l’option Arty en s’appelant Monochrome Set (les TV en noir et
blanc) et de soigner leur image.
Après c’est le parcours habituel :
concerts, maquettes puis repérage par un label (ici Cherry Red ) et l’enregistrement
d’un premier album plus ou moins bien accepté par la critique. Entre temps le
groupe a connu des changements de personnels mais reste soudé autours des trois
copains.
Les albums qui se succèdent, les
tournées régulières et rien de particulièrement encourageant pour le groupe. Jusque
ce petit bijou de pop dansante qu’est ''Jet Set Junta'', une critique particulièrement
bien vu de cette fameuse Jet Set. La recette est parfaite : un bon rythme,
une bonne mélodie et des paroles bien sentis ! Le titre fera danser dans
les boites de nuit et sera un des hits de 1982.
Mais voilà, un groupe ne dure
souvent que le temps de la jeunesse de ses membres et les Monochrome Set n’échappèrent
pas à cette règle et après un dernier
mini hit, ''Jaccob’s Leader'', ils se séparèrent : ils allaient enfin devenir
des adultes !
Pas sur, car Bid le chanteur
allait devenir un créateur de mode respecté (il fait de ces trucs !!!!) et
régulièrement le groupe se reforme voir même enregistre uniquement pour le
plaisir. Pour nous, il nous reste des chouettes chansons, comme la ''Jet Set
Junta'' et ça c’est déjà beaucoup !
Simon Reynolds est-il le meilleur
critique musical et auteur de livres sur la musique actuellement ?
Probablement ! Ce journaliste
Anglais qui est passé par l’ensemble de la presse musicale d’importance (Melody
Maker, The Face, Mojo ou encore Rolling Stone) a, en quelques livres, développé
un certain nombre de théories et de concepts ; selon lui on n’invente plus
rien en musique et ce depuis le milieu des années 80 avec l’émergence du Hip Hop
et du Rap, les musiciens ne font plus que réadapter des concepts et des idées
que leurs prédécesseurs ont inventé.En plusieurs livres (dont trois traduits en
France) il a introduit l’idée que la musique moderne n’inventait plus rien et
trouvait toutes les sources de son inspiration dans le passé (notamment à
travers son génial Rétromania).
Dans son dernier ouvrage « Bring
The noise » (édition au Diable Vauvert) il montre, à travers ses
différents écrits depuis ses débuts au milieu des années 80, de l’importance
des mouvements sociaux sur la musique (notamment le rap et le reggae !).
Simon Reynolds est de la stature
des Lester Bangs et autre Greil Marcus (des auteurs dont nous reviendrons très vite
sur les œuvres !). Il a compris depuis longtemps que derrière la musique
se cache autre chose : une vraie culture représentative de son époque qui
vous amène à un monde passionnant qui permet de mieux saisir les réalités ou
les mouvements artistiques actuels. Un auteur à découvrir d’urgence !
Et si les Barracudas étaient le grand
groupe de Rock Anglais ignoré du grand public ? C’est bien possible !
A la base il y avait deux types : Jeremy Gluck, un journaliste Canadien,
chanteur à ses heures perdues, et un superbe guitariste, Robin Wills. Deux
types qui se rencontrent un jour dans un club en 1978. Deux types qui
s’aperçoivent qu’ils aiment la même musique, juste deux types qui veulent
monter un groupe (comme tout le monde cette année là !) pour jouer de la
surf music, du psychédélisme et du rock garage.
Alors ils recrutent un batteur
(Nick Turner) et un bassiste (David Buckley), ils attaquent les répétitions,
puis les concerts et enregistrent un premier single auto produit (''I Want My Woody Back''). Là ils se font repérer par une maison de disque et ils sortent un
vrai grand bon single en 1980 : ''Summer Fun'' ! Et là, miracle, le disque se vend, rentre dans
les charts et ils passent même à Top of The Pop.
''Summer Fun'' est une bonne chanson,
pleine de surf et de soleil. Une chanson qu’il fait bon d’écouter sur la plage
en surfant. Problème : Brighton n’est pas Los Angeles et la côte sud de
l’Angleterre n’est pas la Californie.
Le début de succès des Barracudas
s’arrêta aussi vite qu’il avait commencé. Le groupe sortit un album superbe
mais plus rock que tout ce qu’il avait fait. Ils furent viré de leurs
maisons de disques, changèrent de section rythmique, prirent un second
guitariste (Chris Wilson ex Flamin' Groovies) et trouvèrent refuge en France sur
le label Closer pour une seconde carrière beaucoup plus marquée Garage Band avant
de jeter l’éponge en 1985 pour divergences musicales. Aujourd’hui ils se
reforment de temps en temps pour le plaisir et pour jouer ''Summer Fun'' qui reste une
sacrée bonne chanson.
Le 14 janvier 1978, vers minuit
Johnny Rotten, le chanteur des Sex Pistols pénétrait dans la chambre d’un motel,
quelque part dans la vallée de San Francisco. Il était las et fatigué. Quelques
heures plus tôt il était encore sur la scène du Wonderland devant plusieurs
milliers d’Américains. Les Sex Pistols venaient de jouer leur plus gros concert.
Il s’assit dans un fauteuil,
alluma une cigarette et pencha la tête en arrière. Il n’en pouvait plus !
Depuis un an il avait vécu plus de choses que 100 000 personnes en une
vie. A quoi pouvait-il penser ? A l’Angleterre, peut être, ce pays où
désormais il était devenu l’ennemi public numéro 1 ? Tous les commissariats
du pays avaient sa photo et la presse ne tarissait pas de haine contre lui.
Il faut dire qu’avec les Pistols ils avaient
mis le paquet. Depuis la médiatisation du groupe à la fin de l’été 1976 (soit
un an après sa formation) ils avaient un titre interdit par le grand conseil de
Londres et la BBC (''Anarchy In The Uk), prononcé en direct des obscénités à la
télévision, avaient été renvoyés de deux maisons de disques (EMI et A&M), eu
la plupart de leurs concerts interdits et surtout ils avaient insulté la reine
le jour de son jubilé avec le célébrissime ''God Save The Queen''. A ce rythme là
on peut être fatigué !
D’un geste il alluma la radio :
c’était un morceau de Willy Nelson, le vieux chanteur de country. Tout ça pour
en arriver là ! A écouter un vieux ringard dans un motel perdu à plus de
50 000 kilomètres de chez lui. Pourtant à la base tout avait bien
fonctionné : les Sex Pistols sous l’impulsion de leur manager, le terrible
Malcom Mac Laren, s’étaient donné comme mission de réveiller le rock et de
déranger la société Anglaise, conservatrice. Il fallait taper dedans : ils
y étaient allés !
Quatre types (lui, le guitariste
Steve Jones, le batteur Paul Cook et le bassiste Glen Matlock) qui s’étaient coupés les cheveux (un geste
hautement politique à l’époque, de toute façon le rock a toujours été une
histoire de coupe de cheveux) en jouant des chansons courtes, sur un tempo
rapide avec des paroles provocatrices ! Tout le contraire de l’époque !
Les Pistols détestaient à peu prés tout mais surtout ces abrutis de la pensée
unique comme les Genesis et autre Yes ! Résultat des courses il avait été agressé
plusieurs fois à coup de couteaux ou de barre de fer par des royalistes ou
autre rocky ringards ! Oui tout ça pour ça, pour se retrouver dans un pays
lointain (qu’il détestait) pour se retrouver à chanter dans un stade, oui ils
étaient devenus ce qu’il détestait.
Fleetwood Mac venait de remplacer Willy Nelson
à la radio, Johnny alluma une cigarette et soupira ! Il avait compris que
tout ça faisait partie du plan de Mac Laren pour vendre sa camelote ! Et
oui, c’est lui avait médiatisé tout ce merdier, qui l’avait organisé et financé !
Un journaliste Anglais avait trouvé un nom à tout cela : le Punk Rock !
Et désormais la moitié du rock Anglais sonnait punk ! Et lui, Johnny, était le dindon de la farce, parce
que lui, il y avait cru !
Il déboucha une bière et rumina
encore de se retrouver dans ce motel pourri ! Uniquement parce que à la
fin du concert (un vrai désastre !) il s’était jeté dans un taxi et lui
avait dit de l’emmener dans un endroit
tranquille et le type l’avait amené directement au motel de sa sœur !
Il sursauta. A la radio le présentateur venait
d’annoncer avec mépris :
« Voici le nouveau single
des célèbres punks Anglais les Sex Pistols : ''Pretty Vacant'' ! Le groupe a donné ce soir
un concert désastreux au Wonderland, le chanteur s’est même moqué ouvertement
du public. » Et là Johnny entend la magnifique intro de guitare de Steve
Jones, puis c’est la batterie qui rentre en action et c’est sa voix qui
apparait ! Il s’entend et il a honte !
Honte de ce qu’il est devenu,
honte de ce qu’est devenu son groupe ! « We Are So Pretty, So Pretty Vacant . » Oui ils sont devenus vides ! D’abord c’est le bassiste Glen Matlock qui s’est
tiré le premier au début de l’année 1977. Ce couillon voulait faire de la
musique, de la vraie, et il s’était bien gouré d’adresse. Il avait été remplacé
par un vieux copain d’enfance de Johnny : Sidney Beverley dit Sid Vicious ,en
raison de sa manière de se battre : il attaquait toujours dans le dos !
Il savait pas jouer de basse (de toute façon ce n’était pas le problème !),
et avait sombré à toute vitesse dans l’héroïne. Il n’était plus qu’un pantin
désarticulé qui accumulait les scandales sous le contrôle de Mac Laren. Johnny ne
le supportait plus !
« We Are So Pretty, So Pretty Vacant ! »
Oui, ils étaient vides de tout sens. Quand sous la pression du groupe,
Mac Laren avait du sortir l’album il n’y avait eu que ce pauvre baba de Richard
Branson avec sa boite Virgin pour sortir Never Mind The Bollocks (c’est le nom de l’album !).
Un album ou d’ailleurs Sid Vicious n’avait pas joué (il ne pouvait pas et il ne
savait pas !), c’est Steve Jones
(le guitariste) qui avait fait les basses. Un putain de grand disque qui avait
été numéro 1 dés sa sortie et pour promouvoir le disque les mecs de Virgin avaient
mis en avant ce ''Pretty Vacant'', principalement parce que il n’y avait pas de grossièretés
dans les textes. Une chanson qui critiquait ouvertement la société Anglaise,
trop puritaine, trop conservatrice….
Johnny reprit une bière, se ralluma
une cigarette et se tourna vers le téléphone. Il s’entendait encore hurler « We Are So Pretty, So Pretty Vacant …And We Don’t Care!” Il
pensa aux autres, que faisaient-ils ? Facile! Sid devait chercher de la poudre,
Steve devait être avec deux ou trois groupies et Paul devait le suivre avec sa
timidité naturelle. Quand à Mac Laren il devait parader devant quelques
journalistes et expliquer que demain les Sex Pistols allaient embarquer pour
le Brésil afin de tourner un film avec Ronnie Biggs (l’un des types qui avaient
attaqué le train de Glasgow- Londres), un nouveau scandale en perspective !
Mais non Johnny n’ira pas au Brésil, il veut rentrer chez lui, voir sa mère qui
est malade, boire des bières au pub et écouter du Reggae. De toute façon tout
cela ne rime à rien ! Il décroche
le téléphone et compose le numéro d’un quelconque Holiday In. Il demande la
chambre de Mac Laren et c’est John « Boogie » Tiberi qui décroche
(l’assistant de Malcom Mac Laren).
- - Salut c’est John
- - Hey mec t’es où ? Super le concert de ce
soir et puis dire à ces gros couillons d’Américains s'ils n’ont pas l’impression
que l’on se fout de leurs gueules ! Ah, ah super, bon tu arrives ?
Ici c’est la fête !
- - Justement je peux parler à Malcom ?
- - Non mec, il tape la discute avec des journalistes,
tu vois c’est pour le groupe, quoi c’est important !!!
- - Bon alors dis à ce connard un message de ma part !
- - Ouais c’est quoi ?
- - Dis lui que j’arrête, que j’en ai marre, que je ma casse
du groupe et je n’irai pas dans ce putain de Brésil.
- - Hein quoi, t’es maboule ou quoi ?
- - Non je me casse, j’arrête !
- - Hein !!!
- - Hey
mec, n’oublies pas : we are so pretty, so pretty vacant, allez adios amigo
- - Johnny,
déconne pas!
-Bye
Johnny raccrocha, il se sentait
mieux ! Il reprit une bière et téléphona la réception :
-Si quelqu’un appelle Johnny Rotten dites qu’il n’est
pas là et que désormais il n’y a que Johnny Lydon (son vrai nom). Ok, merci !
Il se rassit et pour fêter ça il reprit
une bière !