jeudi 17 octobre 2013

THE STRYPES

C’était en 1974, Doctor Feelgood sortait son premier album et il relançait à lui seul le Rythm’n Blues en Angleterre. Il jouait « Road 66 » à chacun de leurs concerts. « Road 66 » qui était la base même du blues, ce morceau qui avait été popularisé par Bo Didley et qui ouvrait le premier album des Stones, et que tous les groupes de Blues Rock savaient jouer à la perfection ! Autour de Feelgood une nouvelle scène venait d’apparaitre, on appelait cela le Pub Rock, principalement parce qu'ils jouaient que dans les pubs, les salles étaient réservées à tout les Genesis et consorts qui pourrissaient l’époque. Le look était parfait et la musique était celle qui avait tant excité les jeunes dans les sixties. Las,  quelque temps plus tard, c’était 76 et le punk qui emportait tout sur son passage en oubliant que la plupart des acteurs et des musiciens qui se réclamaient de l’étiquette Punk venaient de là, de ce Pub Rock, qui savait si bien défendre ses classiques ! D’ailleurs  le premier festival Punk, celui de Mont de Marsan fût un hommage à ce Pub rock !

2013, venus du fin fond de l’Irlande, Cavan à 100 km de Dublin, quatre types créent le buzz en Angleterre, affolent la presse et les médias,  en jouant de ce bon vieux Rythm’n Blues si cher à tout les vétérans du Blues Anglais, de Eric Clapton à Jimmy Page : The Strypes !



Attention, ici tout est parfait,  ils ont le look :  les chemise à pois à larges cols, les Boots pointues, les vestes à trois boutons et les Wayfarers si cools, avant que Tom Cruise ne les ridiculisent dans Risky Buisness. Ils jouent sur des Gretschs ou des Danelectros et reprennent « Road 66 » à tous leurs concerts ! Bref l’attirail Mod dans ce qu’il a de plus classe. Tout est parfait, avec un petit détail en plus : les Strypes ont 16 ans !


Oui vous avez bien lu, des mômes de 16 ans (sauf le chanteur qui n’en a encore que 15) revisitent le Blues avec la même énergie que leurs glorieux anciens ! Une histoire classique de 4 copains d’école qui se retrouvent ensemble après la sonnerie de l’école pour jouer chez l’un d’entre eux.  Le papa a une chouette collection de disque, alors ils entendent dés leur plus jeune âge Feelgood, Eddie and the Rods, la Motown, les disques Stax et tout les singles Mods sixties qui ont juste fait la gloire du Royaume Unie ! Un papa (celui du bassiste Pete O’Hanlon, devenu entre temps tour manager et qui veille jalousement sur ses poulains) qui les pousse à commander des instruments au père Noël alors qu’ils ont dix ans à peine et à, former un groupe ! 


La suite est classique : c’est le démarrage, alors qu’ils ont 13 ans, dans ces fameux weekends Mods qui pullulent en Grande Bretagne. Ces weekends où l’on rejoue à Quadrophania en écoutant des groupes de blues; en France on appellerait cela du vintage. Rapidement ils sont repérés par la presse et les labels qui se pressent pour les signer. C’est Rocket Music, le label d’Elton John qui les récupère, après qu’un premier quatre titres de reprises est mis le feu aux poudres. Oui Sir Elton lui-même, qui court tout les médias pour encenser ses poulains, en arguant qu’ils connaissent mieux le blues à 16 ans, que lui à 65 et qui se rappelle à travers eux de sa jeunesse Mods ! C’est le même Elton John qui a sorti de sa retraite le vétéran Chris Thomas, l’homme des Beatles ou  des Groovies, pour réaliser le disque ! Chris Thomas qui leur a transmis le relais et passer le flambeau !


L'album s'appelle Snapshot et c’est un parfait brûlot de Rock dans la grande ligné du Rythm’n blues, 13 titres pleins de d’harmonicas, de guitares et de batteries : que des originaux ! Et dire que l’on imaginait les ados en survêts avec de grosses baskets en train de passer leurs vies sur Facebook à disserter sur les malheurs de leurs potes, en écoutant du Rap, Ragga, Reggae ou autre babioles de notre époque et voilà quatre mouflets qui viennent donner une leçon à tout le monde !



Et la France dans tout ça ? Les Strypes sont passés à Canal plus, au Grand Journal ou De Caunes souriait dans sa barbe,  dissimulant mal son enthousiasme pour les quatre miniatures, lui qui fit tant en son temps pour les Feelgood. Les Strypes devraient ouvrir pour les Artics Monkeys en Novembre à Paris (et dans toute l’Europe !), depuis que Alex Turner (le chanteur des Monkeys !) a déclaré sa flamme au groupe, au même titre que Paul Weller, Elvis Costello, Liam Gallagher ou autre Miles Kane. Un sacré fan club quand on a 16 ans ! Voilà enfin une bonne nouvelle : le combat continue ! Yes, c’est cool ! 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire