Un nouveau roman de Virginie
Despentes, en voilà une nouvelle qui me touchait assez peu. J’avais lu « Baise-moi »
et « les chiennes savantes », j’avais vu son film et dans l’ensemble je
n’avais pas réellement accroché à cette description glauque d’un quotidien trop
souvent exagéré. Je ne trouvais pas ça mauvais, juste loin de mes aspirations. Et
voilà que par un hasard, peu important ici, j’ai lu le dernier Despentes !
Je l’ai commencé dans le métro et je n’ai pas pu m’en dépêtrer jusqu’à la fin !
Le pourquoi de ce soudain intérêt ?
C’est simple, c’est un roman qui parle de nous, de notre génération, celle qui
a aimé la musique dans les années 80, celle qui a vu dans cette force, cette
unité, un combat, une raison de vivre, de s’engager. Il y avait là dedans une
force, une volonté positive de vivre une aventure forte et collective ! Et
puis il y a eu Nirvana, le hard-core mainstream et la mort de Kurt. On n’a pas
compris tout de suite mais on était dépassé. On avait choisis des voix
différentes, on était graphiste, journalistes, disquaires, on vivait à 100 à l’heure
en regardant les autres de l’air narquois de ceux qui pensent qu’ils continuent
la fête.
Et puis on un beau jour la fête s’est
arrêtée : les premiers morts, les problèmes sociaux, les matins durs et
les nuits d’insomnies à s’apercevoir que tout cela n’avait pas servis à grand-chose.
C’est de ça que parle Despentes,
de tous ces types, auxquels on peut éventuellement s’identifier, qui partent à
la dérive, qui sont en bout de course, désemparés, tristes dans un monde qui ne
leur appartient plus. Un roman qui raconte parfois notre vie, notre histoire,
nos doutes, nos illusions ! L’histoire : un disquaire, Vernon, un ex disquaire
en faillite, se fait mettre dehors de chez lui et dérive dans la vie de ses
anciens copains à la recherche d’une aide ou d’une simple raison de vivre. Le
type que l’on connait tous et à qui on ressemble tous un peu.
Un beau roman générationnel qui nous touche et dont deux autres tomes
sortiront au mois de mars et septembre.
Vernon Subutex
Virginie Despentes
Grasset
19,90 euros
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