C’était en avril 2012, à l’église
Sainte Merry, Kim Fowley donnait là son dernier concert à Paris ! Je
connaissais des gens qui étaient sur scène avec lui et puis on me le répétait :
c’était une légende ! Alors j’y étais allé ! Il avait donné un concert
chaotique, jouant à chaque fois sur le fil du rasoir avec un public qui s’était
déplacé pour voir en chair et en os une des dernière légende vivante d’une
musique des années 60 ! Kim Fowley est mort le jeudi 15 Janvier d’un
concert de la vessie. Et à travers lui c’est un des derniers grands noms du
rock qui meurt.
Il avait commencé sa carrière
dans les années 60 avec le groupe Paul Revere and the Raiders. Ce fils de
comédien célèbre de Hollywood avait connu dés le collège des futurs stars de la
musique (Jan Berry et Dan Torrence). Il commence à manager quelques groupes,
dont celui de Phil Spector, avant de se tourner vers une carrière solo et de
producteur avec Paul Revere. Tout de suite sa réputation est assurée :
il appartient à la catégorie des grands cinglés ! La preuve, Franck Zappa
le retient pour faire des cris sur un de ses titres. Mais plus sa carrière solo
avance, plus son rôle de producteur devient déterminant et très rapidement il
devient un homme indispensable derrière la console alors que son rêve est d’être
devant (la console !).
Son son est reconnaissable entre
tous : un son brut plein de rythmique avec de la réverb partout. Ses
disques se succèdent et les projets aussi : il essaye de relancer la carrière
de Gene Vincent, produit les démos des Modern Lovers et travaille sur la bande
originale de American Graffiti ! Mais son plus grand coup il le fera en 1975
quand il monte un girl group, « The Runaways », avec la guitariste
Joan Jett et la chanteuse Cherry Bomb. Le succès est au rendez-vous et ses
petites protégés des stars internationales. Leur histoire sera racontée dans le
film éponyme sur le groupe. Il apparait dans le film comme un grand taré plus proche
du hold up que de la proposition artistique.
Le groupe le rend riche et lui
permet de travailler, enfin, totalement en solo. Les albums se succèdent, sa
réputation de grand cinglé aussi … Les années 2000 voient une première réhabilitation !
C’est l’époque ou des labels indépendants ressortent ses premiers opus. Il
devient presque une icône. En 2013, le duo Français BO’TOX arrive à le faire
chanter sur un titre et il travaille sur quatre titres de l’album de Ariel Pink
considéré comme l’un des grands disques de 2014. Ironie de l’histoire son talent
était revenu au premier plan !
C’est un autre grand qui vient de
nous quitter, la légende vient de commencer !
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