lundi 26 janvier 2015

DIABOLOGUM 3 :

19 ans après sa sortie, le troisième et dernier album des Toulousains de Diabologum est enfin réédité, disque majeur et fondateur d’une certaine rigueur et créativité d’un rock Français, enfin reconnu à sa juste valeur.

Tout avait commencé, pour moi, au printemps 1996. La rumeur, et certaines personnes, bien renseignées le prédisaient : le nouveau disque de Diabologum serait grand ! Enregistré au Black Box studio de Angers au cours de l’hiver 1995-1996, « 3 » devait marquer les esprits ! Et pourtant ce n’était pas gagné ! A l’époque Diabologum à l’image d’un gentil groupe de pop propret, comme il se fait à l’époque, d’ailleurs leurs deux premiers albums sont passés totalement inaperçus et ont été des échecs commerciaux.



Le groupe vient juste de connaitre un important changement de personnel, deux membres viennent de quitter le groupe, laissant derrière eux les deux guitaristes chanteurs, Michel Cloup et Arnaud Michniak, et le batteur fraichement arrivé Denis Degloanni. C’est ce trio qui décide de passer une petite annonce pour trouver un bassiste, une seule réponse et c’est la bonne : Richard Roman intègre Diabologum. Commence alors  un long travail de composition et de production pour un groupe qui a décidé de radicaliser sa musique. On est en pleine époque du post Rock et ils se lancent dans cette voie avec l’aide de sampler et autre outils. Le son se durcit, les paroles aussi et le groupe dégage une noirceur rarement atteinte !


Rentrée 1996 : « 3 » sort et offre au rock Français un grand, un très grand disque ! Soutenu par leur label (Lithium), le groupe se voit encensé par la presse et les médias et a un début de succès commercial (20 000 disques vendus). Le disque est grand, presque définitif, une œuvre complexe aussi magnifique que complexe. Le ton est donné dés l’ouverture avec ces mots qui ouvrent le disque : « Quand j’ai ouvert les yeux, le monde avait changé, au milieu du mois d’Août, je crois qu’il a neigé ! ». La tension est extrême, les guitares sont pleines de larsen et la rythmique est lourde, à la limite du rap. Michel Cloup et Arnaud Michniak ne chantent pas, ou peu, mais récitent leurs textes un peu comme des Slammeurs.  


A l’époque les musiciens avouent qu’ils écoutent du rap justement mais aussi du post rock (Codeïne), Sonic Youth et commencent à découvrir toute la scène Française des années 70, notamment Brigitte Fontaine ! C’est ça qui donne au groupe son originalité et son son si particulier. Ils vont même jusqu’à improviser sur le film et les textes de « la maman et la putain » le film de Jean Eustache et reprennent en fin d’album « Blank generation » le titre punk définitif de Richard Hell !


Mais la tension du disque se ressent peu à peu dans le groupe et les concerts ne sont souvent pas à la hauteur d’un groupe qui vient de faire un disque exceptionnel. Après un concert à New York en 1998, le groupe se sépare. Les deux leaders s’en vont fonder Expérience pour Michel Cloup et Programme pour Arnaud Michniak, deux groupes qui vont poursuivre à leur manière le travail de Diabologum.




En 2011, par deux fois le groupe se reforme, notamment pour les 20 ans des Rockmotives de Vendôme. A l’époque, le disque est introuvable et sa côte sur E Bay atteint 800 à 1 000 euros. Les rumeurs d’une reformation définitive sont rapidement démenties par les intéressés qui ne cachent pas leurs dissensions internes. Et c’est le label d’Ici et d’ailleurs, qui annonce en octobre dernier que le disque sera enfin réédité. Chose faite aujourd’hui ou une nouvelle génération va enfin pouvoir découvrir cette œuvre majeur. Petit bonus important, le groupe a rajouté un deuxième disque comportant des morceaux rares ou inédit de l’époque (dont un morceau en duo avec Daniel Darc). Précipitez vous découvrir un son et un talent inégalé. 


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