Chanteur, compositeur,
traducteur, biographe et journaliste, Jérôme Soligny vient de rajouter une
nouvelle corde à son arc ou du moins à sa biographie : romancier ! Paru
l’année dernière chez Naïve son premier roman ''Je suis mort… il y 25 ans'' vient juste d’être réédité en poche et c’est tant mieux !
Soligny, on le connaissait pour
son amour de Bowie, la chanson d’Etienne Daho ''Duel au soleil'' et
pour ses articles, toujours passionnants, dans Rock And Folk. On savait qu’il était
Havrais et qu’il savait écrire mais là on est bluffé… Dans ce premier roman,
bien trop court, il évoque le souvenir de son meilleur ami décédé du sida à la
fin des années 80. Le souvenir de cet ami, qui endosse ici le rôle du
narrateur, nous permet de nous replonger dans cette atmosphère si particulière
des années 80. Ce qui est raconté ici c’est la fin de l’insouciance, la fin d’une
époque bénie et le début d’un carnage qui continue encore aujourd’hui à faire
des siennes : le Sida !
Mais c’est surtout un roman sur l’amitié
ou comment une passion adolescente, ici la musique, peut rapprocher et souder
une bande de gamins qui n’oublieront rien, grandiront ensemble et saurons ce serrer les coudes si il faut. Le
tout est remarquablement bien écrit avec un luxe de précisions et de références
(Coney Island … Lou Reed) qui font de cet habitué des bonnes pages de la presse
musicale un nouveau talent de la littérature.
On savait Jérôme Soligny, homme
de goûts en matière de musique on le découvre en orfèvre de l’écriture. Vivement la suite !
Fan de pop, amoureux du rap, client
du funk ou encore admiratif de chansons Françaises passe ton chemin, voici le
MC5 ! Le groupe le plus politisé et le plus engagé de la fin des années 60
et du début des années 70.
A la base cinq gamins de Détroit,
qui vont tout casser sur leur passage, avec une musique violente et sans
concession. Le MC5 et son légendaire manager, John Sinclair, allaient devenir le
symbole de la contre culture et de la lutte contre l’establishment Américain.
Ils jouèrent à la manifestation contre la convention Démocrate en 1968 (2
morts) et avec leur mouvement, le White Panther party (équivalent blanc des
Blacks Panthers) ils allaient régulièrement dans les universités prêcher le
combat contre le système Américain. Le rock était leur arme et John Sinclair
profitait de leur concert pour faire passer le message : « Révoltez-vous !
Ne soyez plus des pions sur l’échiquier… ».
Le premier album, dont est issu ''Kick Out The Jams'' fut enregistré en public et témoigne de la
ferveur des spectateurs. Aucun groupe au monde ne sera plus capable de monter
sur une scène et d’hurler « Kick Out The Jams! Motherfuckers! »
(Ce qui pourrait se traduire par « bougez vous bande
d’enculés ! »).
Mais après deux albums le Five
était fatigué, trop de pression, trop de politique, trop de drogues aussi et
peu de retours d’un public qui ne vit dans la croisade des mecs de Détroit que
un simple groupe de Rock. En 1972 ils jetèrent l’éponge, tous se tournant vers
des carrières plus ou moins confidentielles.
Pour résumer le groupe, j’ai
décidé de reprendre les mots que prononça sur scène le guitariste Wayne Kramer
pour un concert hommage à leur chanteur Rob Tyner en 1992 : « Le Mc5
représentait beaucoup de choses, nous voulions changer les choses, changer la
vie, changer le monde. On représentait beaucoup de choses mais en fin de compte
la pire chose qui nous soit arrivé c’est que nous avons baissé les bras, nous
avons arrêté ! Alors les
mecs notre message est toujours d’actualité : «Kick Out The Jams! Motherfuckers ! »
Les Dandy Warhols sont un quartet
de Portland dans l’Oregon très influencés par le Velvet Underground et qui connait depuis une quinzaine d’année un
succès en Europe et aux USA dans les circuits rock indépendant. Le groupe
emmené par le chanteur guitariste Courtney Taylor-Taylor passe sur la vie sur
la route en jouant un rock électrique musclé à la limite du psychédélique.
Pour fêter ses vingt ans de
tournées, le groupe vient de sortir un remarquable album live dont est issu ce ''Bohemian Like You'' qui fût un de leur hits dans les années 90. Un
morceau plein de fougue qui prend toute sa dimension en live.
Espérons que cet album live va
permettre au groupe de pouvoir enfin passer à la vitesse supérieure et de
rencontrer un grand succès public : il le mérite !
Attention ces hommes en lunettes
noires sont de vraies légendes. Cela fait plus de 30 ans (1982 pour être précis)
que les Niçois des Dum Dum Boys sont en activité. Ces fils, illégitimes, du
Velvet Underground et de Iggy Pop parcourent l’Europe à la rencontre de leur public toujours
chaussés de leurs boots pointus et de leurs lunettes.
En trente ans de carrière, ils
n’ont jamais (ou presque) commis une mauvaise faute de goût, ils ont sorti une
dizaine d’albums, une vingtaine singles, participé à des BO et surtout donnés
plus de 1 000 concerts. C’est simple, s’ils étaient Américains ou Anglais
ils seraient des légendes mais Nice n’est pas New York et leur talent associé à
une culture parfaite n’est certainement pas reconnu à leur juste valeur.
Pour les avoir côtoyés de prés
pendant longtemps, je peux vous garantir que le succès pour eux ne se mesure
pas en chiffre de vente ou de jauge de salle de concert mais en termes de
longévité et de créativité. Etre un Dum Dum Boy, c’est une passion, un mode de
vie et cela fait trente ans que Karim, Baldu, Bratsch et Fofo l’ont compris. Découvrez
ces mythes vivants de la musique d’ici et crions leur merci de continuer à prêcher
la bonne parole, bien trop souvent, dans le vide !
Vous aimez le blues rock ? Alors
voilà le groupe qui représente aujourd’hui le mieux ce style dans le
monde : The Black Keys !
Les Black Keys sont un duo formé
de Dan Auerbach à la guitare et au chant et du batteur Patrick Carney. Ces deux
copains se sont croisés il y a une vingtaine d’année à Akron dans l’Ohio. Leur
amitié a été scellée par leur amour commun du blues. Après des années de vache
maigre, le groupe a signé sur l’incroyable label Fat Possum et a
tourné sans cesse pour jouer cette musique qui leur va si bien.
En 2010, ils sortent ''Brother'' un album qui va les amener au porte du grand succès mais
c’est un an plus tard avec le classique « El Camino » qu’ils deviennent
des stars : disque de l’année aux Grammy Awards, tournée triomphale,
reconnaissance de ses pairs… Le groupe devient alors un must pour tout les
amoureux du blues-rock. Si l’album des Black Keys fût un vrai succès dans le
monde, ce fût en grande partie grâce à ce titre ''Lonely boy'' qui
leur ouvrit la porte de toutes les radios. Ecoutez c’est juste du rock bien
fait et cela fait du bien !
Au moment ou Mark Daumail le
leader chanteur de Cocoon s’apprête à sortir son premier album solo, un petit
retour sur un titre phare du duo de Clermont Ferrand : ''On My Way'' est sorti en 2007 sur le premier album du groupe « All My Friends Died In A Plane Crash » (c’est de circonstance en ce moment).
A la sortie de l’album personne
ne se doutait que le groupe allait prendre une telle ampleur avec son folk rock
très inspiré d’Eliott Smith ou autre flokeux Américain. Tournant dans toute la
France, le groupe se vit bientôt auréolé d’un succès que nul avait
prédis : Olympia, disque d’or, gros festivals…. Le duo peut remercier
« On my way » qui tourna en boucle sur toutes les radios de France et
Navarre au cours de l’année 2007.
Mais c’est sur scène que le
groupe trouvait réellement ses marques. Voici donc une version
« live » de ''On My Way'' par Cocoon, un des groupes les
plus attachants de la scène Française actuelle.
Vous le savez régulièrement nous
mettons en ligne des collectors. Aujourd’hui pour notre grand
plaisir voici quelques spécimen de groupes qui sévirent dans notre beau pays
dans les années 80. Vous allez voir c’est du lourd !!!!
On va commencer par les
incroyables SLOGAN de Revin. Admirez le look et la qualité des
musiciens qui étaient surnommés les Status Quo Français (à cause du look, c’est
sur !). A la fin vous verrez Bernard Menez « himself » venir
saluer le groupe ! Un grand moment !
On continue par ILS
ETAIENT QUATRE, un sympathique Tribute Band des Beatles d’Yvetôt
en Normandie. Admirez les tenues et surtout l’interview avec un sympathique
animateur à deux doigts de la dépression ! C’est juste énorme !!!!!!!!!!!!!!!
Enfin on va terminer aujourd’hui
avec les sympathiques CHALLENGER, un groupe de hard rock de Lyon en
1980. J’avoue avoir un faible pour le batteur !!!!
Voilà c’est pour vous ! On
en a d’autres pour très bientôt !
Suite à son excellente biographie de Taxi Girl, Pierre Mikailoff avait reçu une proposition de Daniel Darc : « aide moi à me raconter, écrivons ensemble ma biographie, mon ''I need more'' (la biographie que Iggy Pop avait co-écrite avec la journaliste Anne Weher) ». Le projet fût mis en route mais pour d’obscures raisons de management il n’aboutit pas.
Suite à la disparition de Daniel Darc le 28 février 2013, Pierre retrouva ses notes et les entretiens qu’ils avaient eus ensemble. Le résultat est une biographie émouvante et passionnante servie par l’écriture toujours aussi remarquable de Pierre Mikailoff.
Pierre est un ami de Buzz on Web, et cette biographie était une chouette occasion de se rencontrer pour parler de son livre et surtout de Daniel Darc qui nous manque chaque jour un peu plus.
V2 sur mes souvenirs, à la recherche de Daniel...par latelierdnd
Si vous vous intéressez, comme
moi, à la musique Parisienne vous avez déjà lu le nom de LOOSE HEART comme un
groupe référent de la scène Punk de la fin des années 70. En effet
le groupe comptait dans ses rangs des futurs acteurs de cette scène : Pascal
Regoli (futur Angel Face) à la basse, au chant et à la guitare Pierre Godard
(futur 1984) et Hervé Zenouda, le batteur miracle de cette scène, comme comme le
décriera Patrick Eudeline, qui jouera après avec les Stinky Toys, Angel Face,
Strike Up, Modern Guy…
Si le groupe est considéré
aujourd’hui comme légendaire, on n’avait jusqu’à présent jamais entendu la
moindre note du groupe et voilà que grâce à l’excellent label Dangerhouse, on
peut désormais écouter trois titres que le groupe à enregistré en 1976. Un
document brut juste gravé sur un 45 tour trois titres (comme à l’époque).
A l’écoute de ces titres on peut
entendre toute la naïveté de ces (très) jeunes musiciens mais surtout cette
volonté incroyable de trancher avec leur époque. Un document brut, un
témoignage essentiel de ce que fût le rock d’ici dans les caves et les sous
sols de la capitale à l’orée du Punk.
Pour ceux qui l’ignorent sachez
que le 15 Mars le batteur des Stooges, Scott Asheton, est décédé à l’âge de 65 ans.
C’est son vieux complice Iggy Pop qui l’a annoncé sur sa page Facebook en
précisant à quel point il le considérait comme son frère
On reviendra plus tard sur la
carrière extraordinaire des Stooges, et l’importance qu’ils ont eue, et qu’ils
ont encore, sur la musique moderne. On dira juste que rarement un groupe a su
mêler jazz, blues et rock dans un tel torrent de violence.
Voici deux des titres les plus
emblématiques des Stooges, tirés de leur premier album en 1969. Un disque
tellement novateur qu’il changea la vie de beaucoup de gens. Séparé en 1974, le
groupe qui s’était reformé en 2003, avait déjà du affronter le décès de Ron Asheton (le frère de Scott) en 2009 et semble
cette fois bien perdu à jamais. Une légende s’en est allée. On y reviendra très
vite !
Cela fait maintenant plus de
trente ans que les Touaregs de Tinariwen parcourent le monde avec leurs
instruments pour dénoncer et expliquer le combat de leurs tribus. Originaire du
nord du Mali, Tinariwen se forment en 1982 autours de trois amis et une guitare
accoustique au festival des Libertés à Alger. Les deux leaders, Ibrahim ag
Alhabib et Alhousseini ag Abhouladi, découvrent la puissance des sons et de la
musique auprès du public.
En 1990 avec la révolte des
peuples Touaregs ils sont soutenus et financés par le mouvement de Libération
Nationale de l’Azawad, auquel ils sont toujours fidèles. C’est ce mouvement qui
financera l’achat d’instruments et le premier disque du groupe en 1992. Le
monde entier découvre à cet instant la souffrance et le martyr des tribus du
désert Malien.
Pour définir la musique des
Tinariwen, on peut dire qu’il s’agit de la musique traditionnelle Touareg
électrifiée. Les textes évoquent l’amour du désert, la répression qui s’abat sur
leur peuple et la volonté d’être indépendants.
Largement respecté dans le monde,
le groupe a sorti 9 albums, reçut un Grammy Awards et ouvert la coupe du monde
football en Afrique du Sud en 2002. Un tournant pour le groupe qui y voit une
forme de consécration pour son combat.
''Emajer'' est le
single tiré de leur nouvel album ''Emmaer'', un disque enregistré
encore une fois dans le désert et qui est représentatif du groupe. Que dire
d’autre ? Rien à part que le groupe a comme fans des gens comme les Red
Hot Chili Peppers, Peter Gabriel ou Sting. Des fans qui n’hésitent jamais à
donner la parole et partager leurs scènes avec les rebelles du désert.
Alors que la tournée de Détroit
va bientôt commencer (le 11 Avril à la Coopérative de Mai à Clermont –
Ferrand), le nouveau duo star du rock d’ici sort son deuxième single issue de
l’album : ''Null and void''. Un choix subtil car le titre
est tout en finesse, avec une mélodie de voix imparable !
Pour la petite histoire, les
choses se sont bien améliorées depuis le lancement de l’album et l’échec,
relatif, du single. La tournée est sold out à peu prés partout, l’album est
disque d’or et a même été nominé aux victoires de la musique.
Pour la tournée on annonce une
formation à cinq (avec un Bruno Green aux claviers et à la guitare), des
reprises de Noir Désir et des Stooges. Espérons que le retour tant attendu de
Bertrand Cantat sur scène ne soit pas dérangé par des manifestations autres que
de la musique. Une tournée qui passera par les Francofolies et Les Vieilles Charrues, plusieurs Zénith et trois Olympia.
Voici le plus grand tube
Africain ! La chanson qui a permis à Mory Kante de quitter le circuit
World Music pour celui des hits parade et qui a permis de faire découvrir la
musique Africaine dans le monde entier et particulièrement aux USA.
Enregistré par le Guinéen Mory
Kante en 1987 à Paris par le producteur Anglais Nick Patrick, ''Yeke Yeke'' est un
funk Mandingue qui a pour but de mettre en avant le besoin de danser. Le titre
se retrouva très rapidement en tête de toutes les ventes en Europe avec une
prédominance en Hollande !!!! L’année suivante, ''Yeke Yeke'' se retrouve en tête
des charts Américains et devient le premier morceau de musique Africaine à
devenir un hit mondial !
La suite sera bizarre ; Mory
Kante fait une tournée mondiale qui s’achèvera par un grand concert gratuit
dans Central Park (avec Khaled). Un nouvel album est mis en route, il sort en
1990 au moment précis ou Mory Kante décide de rentrer au pays pour ouvrir ….un
hôtel –restaurant – studio d’enregistrement dans le désert. Puis il monte un
orchestre symphonique de musique Griots et fait une série de concerts en
formation réduite dans … le kiosque à musique du jardin du Luxembourg.
Bref une série d’événements qui
laisse à penser que le succès est monté à la tête de Mory Kante. Aujourd’hui
il continue à sortir des disques et à tourner dans le monde entier. Et même si
le succès n’est plus toujours au rendez-vous, il demeure une référence et une
légende en Afrique.
Et voici une jolie petite chanson pour le printemps : ''Fallinlove2nite'' est une collaboration entre Prince et Zooey Deschanel entendue dans l'épisode de la série ''New Girl'' qui suivait le Super Bowl.
Pas de bavardages, pas de longs
discours ou de textes explicatifs : voici les Flying Padovani's !
Formé autour du guitariste Corse Henri Padovani, ce trio de rock and roll anima les
nuits de Londres au début des années 80. C’est juste du bon rock, joué avec une
dextérité incroyable ! Régulièrement le groupe se réforme pour le plaisir
de jouer ! Ecoutez et regardez : c’est juste du plaisir !
Un samedi après midi en 1981, sur
la plage de Brighton je marche le long de la plage quand brutalement j’entends
un bruit de moteur puissant, en me retournant je vois passer une vingtaine de
types sur des scooters, habillés avec des parkas vertes et des supers costards
croisés, impeccablement peignés. Je venais de voir mes premiers vrais Mods
Anglais ! J’étais fasciné ! Rentré en France je m’intéresse à la scène
Mods Française (car il y en avait une !), grâce à un article dans le mensuel Best et je trouve quelques noms : Bikini, Apple Pie, les Tweeds et les Lords !
Les Lords, donc, un vrai groupe
de Mods, c’est l’histoire d’une bande de
copains de Caen qui jouaient ensemble dans un groupe Punk (R.A.S) à la fin des
années 70. Mais le punk est en pleine perte de vitesse. Suite à un voyage à
Londres a l’été 79, la bande de potes découvre le mouvement Mods renaissant
dans la foulée des Jam, Secret Affair et autre Chords. Conquis et emballés ils
reviennent en France, s’achètent des scooters, des parkas et changent leur
musique, plus mélodieuse, plus marquée par les sixties, et se rebaptisent les
Lords ! Très rapidement le groupe fait école dans sa région et bientôt des
fans apparaissent. Caen devient la capitale des Mods en France.
Mais les choses ne sont pas
simples et la Normandie n’est pas l’Angleterre. Ici on ne peut pas toujours comprendre la
démarche d’un groupe qui allie élégance et talent. Il y aura quelques
événements : concert au Golf Drout (où le groupe réussit l’exploit de
convertir et de faire venir à Caen la poignée de Mods Parisiens), une photo dans Best,
quelques articles de presse (surtout au niveau local), un passage TV, quelques
maquettes, des contacts et des concerts
endiablés…
En 1982 le groupe est fatigué :
peu de succès, un circuit de tournée trop restreint et un manque de
reconnaissance. Les Lords mettent un terme à leur carrière. Le chanteur –
guitariste allant rejoindre les Saigneurs, un autre groupe légendaire de Caen,
plus rock sixties et garage !
Mais l’histoire ne s’arrête pas
là ! Les labels Caennais Sam Pay et Vinyl Vidi Vici s’associent pour publier l’album que les Lords auraient pu ou du sortir. 10 titres, pleins de
fougues, de mélodies et d’une innocence que l’on n’entend plus trop. Ce
soir prenez votre scooter et remettez votre parka : soyez un Lords !
Vous verrez, cela fait du bien !
Une nouvelle découverte du label A Quick One records ! Every Man Has Your Voice est un quatuor qui refuse le glam, les scintillements de la pop pour mieux se concentrer sur une musique dense, sans fioriture. Ici, nous sommes dans la déconstruction la plus noble créée et jouée par des groupes américains comme Slint ou encore Pixies. Attention, EMHYV sait installer des ambiances comme dans ''People like You''. Sur scène, EMHYV reste fidèle à son concept : la musique, avant tout !
Il y a peu de temps je me suis
posé une question : qu’est-ce qui peut nous pousser à continuer à aimer la
musique ? A faire des choses (écrire dessus, monter des blogs, jouer dans
des groupes, organiser des concerts…) ? La
reconnaissance ? Certainement pas ! L’argent ? Cela se saurait ! La
gloire ? On la laisse à tous les Stars Académiciens de la terre et autre
nouvelles .… Non c’est autre chose ! Il s’agit tout simplement du
plaisir ! Vous savez cette chose simple qui vous procure pendant quelques
minutes un sentiment de bonheur et de bien être. Le même sentiment que l’on a devant un film, en lisant un livre,
en regardant une toile de peinture ou même en mangeant un bon plat. Le plaisir,
cette chose simple qui nous permet de rendre la vie plus agréable.
Le plaisir, les gens de Greycat,
nous le font partager simplement sur leur deuxième single ''World A Liar''. En écoutant les titres, j’ai ressenti pendant quelques minutes un
plaisir simple, presque enfantin. Bien sur les Greycat ne vont pas changer
l’avenir de la musique et leur pop sombre et mélancolique à la Cure ou encore The Jesus And Mary Chain est teintée d’influences. Ajoutez à
cela une production riche et subtile de Sourya vous obtiendrez un bon single de
pop bien d’aujourd’hui ! Et après ? Savoir se servir de ses
influences avec intelligence n’est il un pas un signe de talent ?
Pour vous parler de Greycat, je
devrais vous dire qu’il s’agit du nouveau groupe de Gricha, ex Rock'N'Roll
(vainqueur en 2005 du concours cqfd des Inrockuptibles et auteur d’un maxi super
la même année) et Jane (ex Bassiste de Brooklyn et de Scale, aujourd’hui aux
claviers !) et de deux compères (dont le leader de... Scale !). Mais tout ça
s’appelle du marketing et j’avoue que j’en m’en fous un peu ! Non le seul truc qui compte dans cette
histoire est, encore une fois, le plaisir, ce moment simple et important dans
nos vies, que m’a procuré l’écoute de ce titre et nous pouvons imaginer que le
quatuor Parisien a pris autant de plaisir à nous en donner que j’ai en ai eu à
l’écouter. Ne boudez pas votre plaisir, ces moment là sont si rares et si
précieux : jetez une oreille sur Greycat et laissez faire !
2 filles, 2 garçons, un quartet jouant une pop noisy mélangeant mélodies aériennes et guitares incandescentes . Venera 4 est certainement l'un des groupes les plus cool à suivre en ce moment. Nous avons, enfin, les dignes successeurs de My Bloody Valentine ! Et non, ils ne sont pas britanniques mais parisiens !!!
Coco Business Plan est un trio à part dans le paysage musical français. Issu de la scène indé tendance hardcore, CBP mélange naïveté pop, absolutisme et ascétisme des arrangements et créativité visuelle.
Ici, nul besoin de débauche financière pour créer une identité personnelle.
Un album intitulé ''Hold On'' verra le jour au printemps. En attendant, en voici le premier extrait ''Sunbeam''
Ce jeune hollandais est une des
grandes révélations de ce printemps ! Installé à Berlin depuis quelques
années pour faire de la musique, c’est dans un studio-bunker situé prés de
l’ancien mur de Berlin qu’il a longuement fabriqué ce premier album
révélation : ''Hylas''. Un album où flirtent électro, pop et
soul dans un gigantesque festin.
Pourtant Thomas Azier n’est pas
un inconnu : son studio laboratoire a vu défiler le Français Woodkid qui
est venu chercher cette atmosphère si particulière et surtout le Belge, la révélation
de l’année , Stromae qui l’hiver dernier a
longuement travaillé sur son disque avec le jeune Hollandais.
Crédité comme coproducteur sur
certains morceaux de ''Racines carrées'', Thomas Azier a profité du
succès de l’album pour présenter sa collection de chansons si bien ciselées. Le
résultat est plus qu’à la hauteur ! Comme disent les Américains :
« A star is born ! ».
La nouvelle Pop Française lance
l’attaque ! Emmené par Pablo Padovani, fils du Jazzman Jean Marc Padovani,
ce tout jeune groupe s’est fait remarqué l’année dernière au concours Inrock
Lab et aux Transmusicales de Rennes.
Leur musique est un mélange de
Pop psychédélique et de World Music, un mélange détonnant plein de mélodies
habiles et jouissives ! Voici enfin leur premier EP 4 titres produit en
Australie par Kevin Parker, leader des frères d’armes Australiens de Tame
Impala ! Que dire de plus ? Pas grand-chose à part que le jeune Pablo
est guitariste chez les remarquables Mélodies Echo Chambers et que l’on attend
avec impatience la suite !
Le classique des classiques, ''C’mon Everybody'', le titre phare d’un des pionniers du rock and
roll, monsieur Eddie Cochran lui-même ! Enregistré et distribué en 1958,
le titre fût un hit énorme aux Usa et en Europe, cela a permis à son auteur
d’accéder à la gloire et au succès alors qu’il n’avait que 19 ans. Son son de
guitare est l’un des plus célèbres de l’histoire.
Cochran fût un de ses nombreux
jeunes Américains qui fût fasciné par la Country Music et le Blues. Il accéléra le tempo et électrifia sa musique pour créer
une nouvelle musique : le Rock and roll ! Il fût parmi les
premiers (avec Elvis) à passer dans les télévisions nationales et faire de
longues tournées nationales.
En 1960, il se rend en Europe
pour prêcher la bonne parole. Le 16 avril, il est victime d’un accident de
voiture, son amis Gene Vincent et sa fiancée ne seront que légérement blessés alors que lui décède sur le coup. Il avait 21 ans. Il laisse derrière lui une discographie
abondante et riche. Au fil du temps Eddie Cochran est devenu une vraie légende
et ses titres des classiques absolus ! Faisons nous plaisir et ré écoutons
le classique des classiques « C’mon everybody ».
Allez faisons un petit retour en
arrière, en 1991 plus précisément. Cinq potes d’un petit village de Vendée
sortent un premier album ''Dans les faux puits rouges et gris'' et
plus rien ne sera pareil ici. Un premier album plein de maturité et d’une
qualité qui n’avait rien à envier aux groupes Anglo-américains. Un album de
pop, de la vraie, légère sautillante gavée de mélodies et de chouettes refrains,
un album devenu au fil des années un vrai classique. ''Help'' est
tiré de cet album, et à la simple écoute du morceau vous comprendrez ce que je
veux dire.
Les Rabbits ont alors sillonné les routes
hexagonales pour propager la bonne parole et ont ouvert la porte à beaucoup
mais alors beaucoup de monde. Après sept albums et plus de 1 000 concerts
les Nantais ont annoncé en 2005 leur séparation. Comme si ils avaient grandis
et voulaient passer à autre chose.
Aujourd’hui certains font de la
musique sous le nom de French Cowboys et le bassiste Gaetan Chataignier est
devenu un réalisateur de clip reconnu. Ils auront permis à toute une scène (leur
copain Philippe Katherine en tête) de voir le jour. Ils ont posé les rails d’un
train qu’ils n’ont jamais pris. Mais rien n’enlève la qualité et le bonheur
gourmand de cette pop musique pleine de fraîcheur !
Voici un vrai petit génie de la
musique, un de ces précurseurs qui a permis à la musique d’aller explorer des
terrains encore vierges ! Dj Shadow, Joshua Paul Davis de son vrai nom,
est l’un des premiers à avoir composé à
base de samples.
Pour ceux qui l’ignorent un sample est un
échantillon de musique qui est réemployé dans un morceau et permet ainsi de
recomposer un morceau après avoir travaillé le titre dans un échantillonneur.
C’est au milieu des années 80 que
ce jeune passionné de Hip Hop parvient à attirer l’attention de plusieurs
producteurs de radios de San Francisco (sa ville natale) par ses mixes
originaux envoyés par K7. Il est alors repéré par le label Mo Wax et son
célèbre directeur James Lavelle qui lui fait enregistrer une série de maxi,
dont ce ''Organ Donor'' en 1994, qui le feront remarquer de la presse
et des professionnels. La sortie de son premier album ''Endtroducing'' le consacrera comme un des musiciens les plus brillants et novateurs de sa
génération.
Depuis il mène une carrière sans
faille depuis San Francisco, sortant et produisant des disques, même si depuis
quelques années il a pris du recul. Il a
notamment participé au collectif UNKLE avec James Lavelle et Tom Yorke (Radiohead)
et remixé les plus grands. Un artiste complet qui selon certaines sources mènerait
une vie simple avec femme et enfant. Un grand type, je vous dis !
Ok ok, le CTA n'est pas vraiment à la mode ces temps-ci. Trop pompeux, trop savant. et il faut l'avouer, il est difficile de nier que Chicago représente toutes les turpitudes des années 70.
pourtant, nous reviendrons très bientôt sur ces monstres.
En attendant, ''Does Anybody Really Knows What time It Is'' est une merveille pop :
Entre electro, pop, techno, trip-hop, Motel*** n'a jamais su choisir et c'est tant mieux !
Après quelques années d'essais, de collaborations artistiques passionnantes, Motel*** revient avec ''Libre échange'', un album tout à la fois dansant, sexy, drôle, un brin provocateur. 10 titres dont 8 chantés en français, 1 en anglais et un ''I Wannabe'', dans un dialecte franco-anglais hilarant, comme un hymne anar, fils indigne de Johnny Rotten et de Boby Lapointe.
Nous vous avions parlé du trio The Agency. 3 types talentueux, hors-normes, n'ayant aucun sens du marketing. le premier album ''Somnographe'' publié en 2012, une poignée de concerts épatants, un merveilleux clip pour un single ''Summer Light Phantom'' qui n'est pas dans le commerce...
Et bien...Voilà !!! Ca y est !
The Agency est de retour avec un clip génial, réalisé par le Orson Welles français, Pim Maury. le tournage a débuté en 2011... La chanson est le titre phare du...1er album...
Pas grave, c'est génial et cette fois-ci, espérons que The Agency soit reconnu !
Cela s’est passé un dimanche après midi dans un bar du côté de la place des Abbesses, il faisait chaud ! A la suite de son autobiographie de Taxi Girl, Pierre Mikailoff nous a fait l’amitié de nous accompagner et d’interviewer Laurent Sinclair le clavier du groupe Taxi Girl et le compositeur de « cherchez le garçon ». Il était accompagné de Patrick Eudeline, compagnon de route du groupe et témoin essentiel de l’époque.
Ils nous ont raconté la saga Taxi Girl avec humour et souvenirs sans tomber dans la nostalgie. Pour la première fois Laurent Sinclair se raconte ! Visionnez et découvrez : c’est passionnant !
Hier la plupart des réseaux
sociaux et des sites de musique ont annoncé que le groupe Américain The
Rapture venait de se séparer dans la plus grande discrétion. Le chanteur
du groupe Luke Jenner était programmé à la ''Red Bull Academy'' sous
le titre de « ex chanteur des Rapture ». Etonné, le site Américain
Self-Titled a contacté DFA la maison de disque historique du groupe qui a
confirmé cette séparation.
Les Rapture s’étaient formés en
1999 et avaient explosé en 2003 après leur rencontre avec le label DFA et le
producteur maison de ce label James Murphy. Leur premier album ''Echoes''
et le single ''House Of The Jealous Lovers'' étaient de véritables pépites
de musique mêlant house, disco, psychédélisme et rock dans un mélange savamment
orchestré. Le disque avait ouvert plein de portes.
Un deuxiéme album, «Pièce of the
people we love », avait rapidement vu le jour, moins orchestré et plus organique, il n’avait pas rencontré son
public. Le groupe en avait profité pour faire un break qui s’était traduit par
le départ du bassiste Matt Safer. Le troisième album, ''In The Grace For Love'' était sorti il y a deux ans et le groupe n’avait pas caché que la
création de celui-ci n’avait pas été simple et que l’accouchement s’était fait
dans la douleur.
Luke Jenner était ensuite apparu
en solo aux Transmusicales de Rennes en décembre dernier. La fin, un triste et
pathétique, d’un groupe qui a marqué son époque. Profitons en pour revoir ''House Of The Jealous Lover'', un grand, un très grand titre !
Marty Thau est mort ! Et
cette nouvelle est passée totalement inaperçue ici. Pourtant ce New yorkais
avait permis à des dizaines de groupes de pouvoir sortir de leurs garages et,
au passage, de l’anonymat !
Originaire de la grosse Pomme, il
avait une véritable passion pour la musique. Très jeune il était rentré dans le Music business, qu’il avait révolutionné plusieurs fois en produisant, contre l’avis
de tous, des groupes qui allaient faire date. On lui doit, entre autre, les New
York Dolls, les Ramones, Blondie, John Cale, les Fleshtones et autres groupes de
cet acabit, originaires comme lui de New York.
Il avait fondé un label mythique :
Red Star Records, devenu une référence obligatoire avec le temps. Juste un
producteur de talent et aventureux qui a su créer se créer un vrai son. Il est
mort à 74 ans de complication rénale, il travaillait sur un livre de mémoires
et une rétrospective de ses œuvres. Une œuvre que l’on ne lassera jamais de
redécouvrir.
A moins que vous soyez sourd, que
vous habitiez au Pôle Nord (et encore) ou que vous viviez hors du
temps, vous savez qui est Pharrell Williams ! Le producteur, compositeur,
chanteur probablement le plus célèbre du monde. Rien que l’année dernière il a
eu trois numéro un dans le monde (dont le fabuleux ''Get Lucky'' de
nos Daft Punk nationaux). Que ce soit avec les Neptunes (son duo de
producteur), avec N.E.R.D. (son groupe) ou en solo, il a depuis 1994 composé et produit plus de
hits que n’importe quel artiste existant. Il a permis à des artistes comme
Britney Spears, Justin Timberlake ou autre Madonna de pouvoir devenir
fréquentables, et peu importe s'il a tout compris aux règles du marketing et s'il
soigne soigneusement son image.
Voila, enfin, son deuxième album
solo, un disque qui était prévu et annoncé comme exceptionnel, emmené par le
single ''Happy'' que voilà. A l’écoute de celui-ci on découvre
probablement LA musique de notre époque et le public ne s’y est pas trompé en
faisant de ''Girl'' le single n°1 dans 75 pays : trop fort ce
Pharrell Williams !
Juste une remarque sur le
remarquable clip de ''Happy'' réalisé par les jeunes Français de We
are from LA et que vous pourrez voir en version de 24 heures sur le site de
Pharrell ! Juste un autre signe de talent : savoir bien
s’entourer !
J’aime les Playboys! C’est avec
cette déclaration que j’ai envie de commencer cette chronique ! J’aime les
Playboys et je les admire ! Et il y a de quoi, depuis 1978 les Niçois
déroulent leur musique sixties avec talent et élégance !
Oui vous avez bien lu, les
Playboys existent depuis …36 ans ! Une telle longévité et un tel talent
sont exceptionnels. Et rien que pour ça ces admirateurs de Jacques Dutronc
(leurs noms est déjà un hommage) méritent le respect. Cela fait trente six ans
que tout les mercredis soirs ils se réunissent pour leur répétition
hebdomadaire, trente six ans qu’ils montent tout les week end dans le camion
pour aller propager la bonne parole dans nos belles provinces ou en Italie ou
en Espagne, trente six ans qu’ils enregistrent des disques épatants, trente six
ans qu’ils allient boulot et musique, trente six ans que les Playboys se font,
et nous font, plaisir !
J’entends déjà les ricanements :
trop vieux, losers ou autre ricanements de ce type ! Quelle bêtise !
Dans les années 80, le groupe eut l’opportunité de sortir de son circuit pour aller
vers un plus grand public. Ils ont préféré rester intègre et continuer à faire
ce qu’ils voulaient comme ils le voulaient.
Je me rappelle d’un de leurs concerts un
dimanche après midi ou un public, majoritairement jeune ricana quand il vit
apparaitre les cinq Niçois. Au bout de cinq minutes, les spectateurs étaient
conquis tant leur maîtrise de la scène était parfaite.
Aujourd’hui les Playboys sont
cités dans « l’Encyclopédie du Rock » comme un des groupes
légendaires de la scène Française et continuent régulièrement à jouer dans les
rallyes Mods et autre manifestation sixties.
A votre tour de succomber aux
Playboys avec ''La tête à l’envers'', un morceau de 1985 et
représentatif de leur répertoire !
Attention génie ! C’est
comme ça que l’on pourrait présenter la fantastique ''Friction'' des
géniaux Télévision, un des groupes les plus sous estimés de l’histoire et
pourtant aujourd’hui beaucoup des choses que l’on écoute ou que l’on a écouté
leur doit beaucoup.
Tout commence au début des années
70 quand le jeune Tom Miller natif du New Jersey arrive à New York. Il précède
de quelques semaines son copain d’enfance un certain Richard Meyers. Ensemble
au lycée ils lisaient de la poésie « beat » et rêvaient de s’enfuir
de leur village natal pour vivre la grande vie ! Ils avaient même tenté
une fugue mais cela s’était terminé par un retour à la maison entre deux
policiers. Mais arrivés à New York ils peuvent enfin assouvir leur passion
littéraire. Comme il faut bien survivre, Tom Miller trouve un emploi dans une
librairie, l’autre vendeuse s’appelle Patti Smith et autour d’elle, New York va
vivre des mois électriques.
Ah Patti ! Tout le monde
l’adorait, elle croyait au rock and roll comme forme de communication des
masses et avait déjà formé un premier duo avec le guitariste Lenny Kay
avec lequel elle se produisait dans les clubs et bars de New York pour déclamer
sa poésie.
Elle prend en main le jeune Tom,
lui fait découvrir Rimbaud et surtout Nerval. Elle lui démontre l’importance de
la musique. Tom et Richard décident de monter un groupe et de changer de
nom : Tom Miller sera Tom Verlaine, Richard Meyers sera Richard Hell, à
cause d’ « Une saison en enfer ». Avec un de leurs anciens
condisciples à la batterie, Billy Ficca, ils lancent un groupe : The Neon
Boys ! Verlaine au chant et à la guitare et Hell à la basse. Les premières
répétitions sont chaotiques, Hell ne sait pas jouer, pour Verlaine c’est l’exact
opposé : il joue de la guitare depuis ses sept ans, c’est un
virtuose ! Rapidement ils enregistrent quelques titres mais ils manquent
quelque chose à leur formation. Un deuxième guitariste de génie vient faire son
apparition : Richard Lloyd !
Ils décident de changer le nom de
leur groupe et de modifier leur musique : ce sera Télévision, un pied de nez à la
société de consommation américaine. Verlaine emmène son groupe sur des chemins
vertigineux, lui-même est un fan de jazz et son talent de guitariste est
exceptionnel, sa musique est tendue, pleine de subtilité et de
profondeur ! Mais le talent n’est pas partagé dans le groupe, et Richard
Hell cache son manque de technique par une vraie énergie. Mais les concerts
sont rares et ils doivent trouver un endroit bien à eux.
Leur recherche les amène à un bar
de Bikers à la limite du quartier Portoricain : le CGBG ! Tous les
vendredis soirs Télévision et Patti Smith jouent là bas. Rapidement de nouveaux
groupes se joignent à eux : les Ramones, Jonathan Richman, Blondie et
autres groupes de ce style. Ils jouent du rock avec de la poésie, sans
fioriture, sans ce rythme progressif qui mine la musique de l’époque. La scène
du CGBG vient de naître et elle va tout renverser.
Rapidement des critiques
musicaux s’intéressent à ces groupes, on décide de lui trouver un nom, le rock
critique Lester Bangs les surnomme les Punks, un hommage aux groupes de garage
band sixties. Un soir Richard Hell monte sur scène avec des épingles à nourrice
pour fermer la braguette de son pantalon. Dans la salle Malcom Mac Laren voit
ça et il décide de ramener Hell avec lui en Angleterre pour lancer un
mouvement. Il décide de rester mais Mac Laren reviendra en Angleterre avec
l’idée des épingles à nourrice et de monter un groupe : on connait la
suite !
Au CGBG, les groupes se coupent
les cheveux et jouent une musique dynamique ! Les maisons de disques
tournent autour d’eux, rapidement Télévision et Patti Smith signent mais rien
ne sort de chez Verlaine and Co. Les relations avec Richard Hell se dégradent,
il est finalement renvoyé. Verlaine embauche à la basse Fred Smith, un vrai
technicien venu des Modern Lovers de Jonathan Richman. La formation est au
point. Verlaine signe un contrat et enregistre ''Marque Moon'', un
chef d’œuvre absolu. Un parfait condensé de talent et de technique. Au même
moment Patti Smith explose et devient une star.
''Marque Moon'' sort en
1978 et là c’est l’explosion, un peu partout aux USA et en Europe. Des dizaines
de gamins se mettent à jouer comme eux à essayer d’imiter le son inimitable de
Verlaine : ils s’appellent Robert Smith, U2 ou autre Simple Minds.
Télévision se lance dans une
tournée Européenne, à Paris c’est un Olympia qui accueille les nouveaux héros
avec en première partie de Téléphone encore poupins ! A Londres ils sont
accueillis comme les précurseurs d’un mouvement qui fracasse tout sur son
passage : le Punk ! Quel disque ce ''Marquee Moon'' d’où est
tiré ce ''Friction'', juste un chef d’œuvre ! Des guitares
tendues, de longs solos et des morceaux courts.
La suite c’est un deuxième album
enregistré à la va vite « Adventure ». Mais le groupe va mal, Richard
Lloyd l’incroyable guitariste sombre dans l’héroïne. Verlaine dissout son groupe
et se lance dans une carrière solo faite de haut (parfois) et de bas (trop
souvent). Il fuit les USA et habite en Europe, se lance dans la production et
devient musicien de séance (on lui doit notamment les Ecossais de Del Amitri et
surtout le deuxième Jeff Buckley, inachevé). On le reconnait comme un grand, un
précurseur !
Surprise fin 1992 Verlaine
annonce la réformation de Télévision. Plusieurs disques vont sortir sans
vraiment créer l’événement, ni des frissons : Verlaine rejoue la messe
sans grande envie, il colle au groupe un son très commercial. A Paris c’est
une Cigale bourrée à craquer qui fêtera le retour de ces précurseurs.
Aujourd’hui Verlaine soigne son
statut de grand héros, loser et reforme son groupe régulièrement tout en
jouant avec Patti Smith, elle aussi de retour sur le devant de la scène. Juste
un des musiciens les plus créatifs et des plus brillants de sa génération qui
mériterait enfin une vraie reconnaissance.
Le mois de Mars verra la sortie
du nouvel album de François and The Atlas Mountain ! Le remarquable groupe
du Français François Marty. Originaire de Charente Maritime (de Saintes
exactement) cet artiste aux multiples talents (il est aussi un dessinateur et
peintre de grand talent) est exilé en 2003 à Bristol pour pouvoir commencer à
composer et produire sa musique.
Sa musique, justement parlons en,
François Marty a su créer une pop multiculturelle dont les références sont
autant du côté Français ou Anglais que la musique Nord Africaine. Une
musique originale pleine de mélodies et de poésie qui permet de voyager.
Après plusieurs titres parus sur des
labels indépendants (dont le remarquable label Bordelais Talitre) il a la
chance, et le talent, de se faire remarquer par l’excellent label Anglais
Domino (Arctic Monkeys, The Kills ou Franz Ferdinand) qui l’a signé en 2011.
François Marty (qui entre temps était revenu vivre dans notre beau Sud Ouest) a
donc pu bénéficier d’une large exposition médiatique pour son précédent album ''E Volo'' en 2011.
Il est accompagné par un
collectif de musiciens remarquables : les Atlas Mountains ! Quatre
garçons qui mènent tous des projets parallèles auxquels François participe
(dont le remarquable ''Petit fantôme'' du claviériste Pierre
Loustaunau).
Le nouvel album s’annonce sous
les meilleurs auspices, comme en témoigne ce premier single ''La
Vérité'' (clippé par Mathieu Demy le fils de Jacques Demy) : un
condensé parfait de toute une culture de chansons et de pop qui a su largement
déborder vers des frontières Africaines. Un grand moment !
Les Dum Dum Girls sont (pour une
fois) un groupe uniquement féminin, emmené par la chanteuse Dee Dee Penny qui a
récemment émigré de Los Angeles à New York. Largement influencé par les girls
band des années 60 (Ronnettes ou autre Shangri Las), Siouxies and The Banshees
ou autre Patti Smith, le groupe tire son nom du célèbre Dum Dum Boys d’Iggy
Pop.
Penny et ses troupes viennent de
sortir un nouvel album, d’où est tiré cet hommage à Rimbaud (la grande passion
de Penny, qui adore la littérature Française du 19ème siècle). Un nouvel album
plein de chœurs, de mélodies, de refrains et de chouettes chansons.
Signalons que le producteur de ce
disque est Richard Gottherer, le producteur historique de Blondie, une
filiation pas si éloignée. Alors pour conclure, soyez un peu glamour et
succombez au charme de ces dames.
La page d’ouverture du site de
Devo l’annonce : Bob Casale, un des fondateurs, du groupe est mort d’une
crise cardiaque mi février à l’âge de 61 ans. Il était avec son frère Gerard et
Mark Mothersbaugh à la base d’un des groupes les plus créatifs de sa
génération.
Formé au début des années 70 à l’université
de Kent, le groupe se définissait lui-même comme un collectif Dada avec une
approche technologique de la musique. Grâce à leur hit absolu ''Mongoloïd''
Devo avait su se faire remarquer et lancer un concept de robot androïde avec
leur premier album : ''Are We Not men ? We Are Devo !'',
devenant des stars énormes et un groupe phare du début des années 80.
Comme le souligne la plupart des
biographes Devo n’était pas qu’un groupe de musique mais une vraie expérience
qui mêlait art, musique, création et spectacle vivant. Le public se mêlait
rapidement au spectacle sous la forme d’une danse de Saint Guy très originales.
Devenu incontournable le collectif s’était peu à peu tourné vers des musiques
de films (on leur doit plus 20 BO et dernièrement la musique du film » l’aventure
des Legos »).
Le groupe remontait de temps à
temps sur scéne pour des concerts hommages. Mais la mort de leur batteur Rod
Reisman l’année dernière et maintenant de Bob Casale le guitariste il est plus
que probable que l’on ne reverra pas le groupe sur scène. Une occasion de plus
pour revoir ''Mongoloïd'', un titre de légende, précurseur de biens
des choses !
Une après midi, une caméra et un chanteur
qui se livre pour nous expliquer les secrets de fabrication d’une musique
épatante. Une interview vidéo de Victor Pavy, qui comme l’indique sa
biographie est un des plus beaux secrets de la scène Parisienne.
Pendant 10 ans, à la tête du groupe Saïbu,
il a illuminé les soirées et concerts Parisiennes, partageant l’affiche avec
certaines de ses idoles : the Auteurs, Suède … Sur les conseils de son
entourage, il se lance enfin en solo (ce qui était fait depuis des années parce
que Saïbu c’était lui en fait !) pour sortit un premier album plein de
jolies chansons pops folk.
Victor Pavy est un garçon cultivé :
son album est plein de références aux grands anciens de la pop Anglo Saxonne (la
preuve, son album a été enregistré à Londres sous la houlette d’un maître du
genre). Une musique résolument internationale qui a vraiment du mal à s’imposer
par ici et c'est bien dommage !
La bonne nouvelle de ce début d’année :
la résurrection du label Havrais « Closer Records ». Pour ceux qui l’ignorent
(et il y en a beaucoup trop !) il existait dans les années 80 et 90 un
super label : Closer Record. Fondé par Philippe Débris, autours de son
magasin de disque au Havre, ce label ne va cesser de propager la bonne parole.
Le catalogue du label ne contenait que du bon, voyez par vous-même : les
Barracudas, Ramones, Nomads, Died Pretty, Dream Syndicate pour les
internationaux. Parmis les Français on citera l’incroyable Kid Pharaon, les
Thugs, Bad Brains ou autre Fixed Up ! Une sélection riche et variée, sans
(trop) de fautes de goûts !
Mais le marché du disque
connaissant d’innombrables remous et changements, le label du brutalement
fermer ses portes en 1994.
Surprise : fin 2013, un
communiqué de presse annonce la résurrection du label autours de Philippe
Débris et de petits jeunes qui n’en veulent. On annonce les rééditions de la
plupart des disques mais surtout de nouvelles signatures comme les Français de
BBC ou le nouvel album du revenant Bruce Joyners (ex Unknows) . Une très bonne nouvelle pour cette année 2014 !