lundi 3 novembre 2014

DETROIT – LA CIGALE

Soyons clair : il y a un an quand Détroit sortait son premier album, on était plutôt sceptique sur l’avenir du groupe et sur ses réelles possibilités. 10 ans après le drame de Vilnius, Bertrand Cantat reprenait le chemin des studios après plusieurs années de prison et la séparation dans la douleur de NOIR DESIR. Un chemin plein d’embuches pour celui qui fût le chanteur/leader du groupe Français le plus emblématique de ces dernières années.

Il ne s’agissait pas de juger Cantat, mais de se demander si celui-ci avait les moyens de rebondir. Il y avait eu quelques signes : un premier retour sur scène (assez raté) avec le groupe Eiffel pour des reprises des Stooges, un dernier single avec son groupe avec deux morceaux assez médiocres (dont une reprise du « Temps des cerises ») et enfin un duo avec les nouvelles stars du rock Français : Shaka Ponk ! Bref rien qui ne présageait son retour sous les meilleurs auspices. Mais Cantat demeure un grand artiste, quelqu’un qui sait se remettre en questions et se renouveler. Et quelle ne fût pas la surprise de le voir revenir en groupe, plus exactement en duo avec l’extraordinaire bassiste Pascal Humbert ! Pour les fans de musique, ce nom n’était vraiment pas inconnu, ancien bassiste de Tanit, de Passion Fodder et des Sixteens Horsepower. Que des groupes dont Cantat était fan et qui partageaient les mêmes racines que l’ancien leader de Noir Désir : le Gun Club ou les Doors. Il était donc le partenaire parfait pour un Cantat en pleine renaissance.



Première surprises : l’album ! Délaissant les expérimentations sur la chanson Française qui avait marqué le dernier album des Bordelais, Détroit (c’est le nom que le duo s’était donné) revenait à des chansons plus simples, à la limite de l’acoustique avec des textes particulièrement poétiques que des fans ou les médias cherchaient désespérément à analyser pour y trouver des sens cachés. Un très bon disque que la presse encouragea avec des compliments modérés mais mérités.

Autre surprise : la promotion, Cantat n’était pas sur de son coup cela se sentait et il se lança dans une promotion discrète où il refusa de se mettre en avant au profit du duo. Seule, une interview dans « les Inrockuptibles » lui permit de revenir sur son passé et de s’exprimer sur ses drames ! Seules, quelques personnalités médiatique critiquèrent le retour de Cantat et ne cessaient de parler d’indécence.



Le public, lui fit la fête au disque et très rapidement il apparut que les ventes de « Horizon » (c’est le nom de l’album) allaient être importantes. En quelques semaines, le groupe atteignit un disque d’or et il ne faisait guère de doute que le retour sur scène de l’ex Noir Désir allait être obligatoire. Pourtant on murmurait que les tourneurs et promoteurs ne se bousculaient pas pour s’occuper du groupe tant les enjeux étaient énormes et la pression importante. On annonçait que des manifestations de féministes auraient lieu tous les soirs et qu’un bon nombre de concerts seraient annulés.

Pour partir en tournée le duo recruta des musiciens ! Ce fût tout d’abord le clavier / guitariste Rennais Bruno Green (déjà présent sur l’album). Il emmena avec lui le guitariste Rennais Nicolas Boyer, qui avait la lourde tache de faire oublier Serge Teyssot Gay et enfin un batteur Québécois, Guillaume Perron, vint compléter l’orchestre.
En Mars 2014, les premières répétitions eurent lieu prés de Clermont Ferrand et ce fût dans les colonnes de Rock’n Folk que le duo s’exprima et montra ses ambitions scéniques : la machine tournait à plein ! Cantat ne voulait surtout pas rater son retour, tirant ainsi un rideau sur son passé. Dés les premières dates il apparut que le groupe allait rapidement gagner son pari : les concerts étaient superbes et les dates tombaient de partout avec un taux de remplissage exceptionnel.



Le 5 Juin 2014, Détroit faisait une halte à la Cigale pour un premier concert Parisien que le groupe avait à cœur de réussir. C’est ce concert que le groupe choisit d’enregistrer et qui sort aujourd’hui en disque. Un souvenir pour une tournée marathon qui est toujours en court et qui ne cesse de battre des records d’affluence !

La première chose visible, est que le set est composé d’un savant mélange du disque de Détroit et de morceaux emblématiques de Noir Désir : « Tostaky », « le vent l’emportera », « Lazy », « Comme elle vient »… Des morceaux, que le public était venu voir et entendre, aucun spectateur dans la salle ne le cachaient ! La seule différence est que les morceaux sont interprétés de manière différente qu’avant et que les musiciens de Détroit se sont donc adaptés avec plus ou moins de bonheur à ces titres. Ainsi « Tostaky » est plus calme que l’original et que « le vent l’emportera » est supérieur à l’original ! Dans l’ensemble on pouvait espérer ou craindre que le groupe essaye de refaire Noir Désir, mais là bien au contraire il s’adapte, glisse et passe l’examen avec talent !



Reste les morceaux de Détroit : le groupe les joue à la perfection ! Là encore les arrangements ont été retravaillés pour la scéne et le résultat est superbe même si parfois le groupe se perd dans des arrangements un peu trop « technologiques » (boites à rythmes, claviers trop présents...).


Ce live est la preuve que Détroit est peut être ce qui se fait de mieux en France et que le groupe est une vraie machine de guerre sur scène : un grand live pour un grand groupe. Vivement la suite ! 

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