mardi 10 décembre 2013

VICTOR TSOÏ

S’il y a un chanteur qui est une vraie légende depuis sa mort le 15 Août 1990, c’est bien Victor Tsoi. Strictement inconnu dans nos contrés, il est devenu une légende en Russie ! A lui tout seul il représente pour les Russes, les Beatles, Jim Morrison, Iggy Pop, les Sex Pistols et les Bob Dylan. Pas mal, vous me direz et vous aurez raison.



Tsoi est le fils unique d’un pére Nord Coréen et d’une mère Russe. Il grandit à Leningrad et c’est à la fin des années 70 qu’il découvre le rock dans le club Rock de la ville. Il écrit alors ses premières chansons et va les présenter au leader du groupe Aquarium, Boris Grebentchikov, le grand groupe de rock subversif en URSS à l’époque. Conquis celui-ci l’aide à monter sur scène pour la première fois avec deux autres membres de son groupe, pour son concert il choisit un nom : Kino !

Tout de suite il embauche des musiciens, Youri Kasparian à la guitare, Igor Tikhmorimov à la basse et Gueorgie Germanov à la batterie, et ensemble ils se lancent sur la scène underground et contestataire de Leningrad. Dés le mois de Septembre 1981, parait un premier 45 tour qui sera suivis de 10 albums, tout sur K7 pour qu’elles soient copiées par le plus grand nombre !

Si la musique n’était pas très originale (elle partie d’une copie des Beatles pour arriver à une vague new Wave) c’est surtout les textes qui allaient marquer la jeunesse Soviétique. Tout au deuxième degré il dénoncer les conditions de vie, la révolte contre l’état, le changement, les droits de l’homme et l’anti militarisme étaient ses termes de prédilection.

Dans la chanson qui suit, il parle d’un homme qui doit partir suivre une grande étoile rouge avec son groupe sanguin écrit sur sa manche ! Il s’agissait juste de soldats qui partaient pour l’Afghanistan !




Bien entendu le pouvoir en place essaya de le bloquer mais rien n’y fit ! Soutenu par une grande partie de l’intelligentsia locale il déroula ses textes avec un talent et un courage qui en fit le héros de la jeunesse Russe. L’arrivé au pouvoir de Gorbatchev lui permit de s’exprimer plus facilement, il put tourner dans le pays avec Kino et d’aller jouer à l’étranger (Printemps de Bourge 1988 et Locomotive).

Il fit sa dernière tournée avec les Français de Noir Désir en première partie avec une moyenne de 15 000 spectateurs par concert avant de jouer au grand stade de Leningrad en juillet 1990 devant 65 000 spectateurs. Il se tua en voiture le 15 Août suivant. Un mythe venait de naitre, aujourd’hui encore ses posters sont vendus dans la rue, des graphitis recouvrent les murs de sa vill et tout les 15 Août un hommage lui est rendu spontanément devant chez lui.


Personnage humble, il ne fût jamais professionnel de la musique et conserva son emplois de chauffagiste, il disait de lui « on n’est pas des bons musiciens, on ne chante pas bien, notre musique n’est pas terrible notre truc c’est les textes ! Nous devons nous battre et dénoncer tout ce merdier !» Il reste en tout cas un des artistes les plus importants du combat pour la démocratie en URSS et mérite bien plus que ce petit hommage. 

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