S’il y a un chanteur qui est une
vraie légende depuis sa mort le 15 Août 1990, c’est bien Victor Tsoi. Strictement
inconnu dans nos contrés, il est devenu une légende en Russie ! A lui tout
seul il représente pour les Russes, les Beatles, Jim Morrison, Iggy Pop, les
Sex Pistols et les Bob Dylan. Pas mal, vous me direz et vous aurez raison.
Tsoi est le fils unique d’un pére
Nord Coréen et d’une mère Russe. Il grandit à Leningrad et c’est à la fin des
années 70 qu’il découvre le rock dans le club Rock de la ville. Il écrit alors
ses premières chansons et va les présenter au leader du groupe Aquarium, Boris
Grebentchikov, le grand groupe de rock subversif en URSS à l’époque. Conquis celui-ci
l’aide à monter sur scène pour la première fois avec deux autres membres de son
groupe, pour son concert il choisit un nom : Kino !
Tout de suite il embauche des
musiciens, Youri Kasparian à la guitare, Igor Tikhmorimov à la basse et
Gueorgie Germanov à la batterie, et ensemble ils se lancent sur la scène
underground et contestataire de Leningrad. Dés le mois de Septembre 1981,
parait un premier 45 tour qui sera suivis de 10 albums, tout sur K7 pour qu’elles
soient copiées par le plus grand nombre !
Si la musique n’était pas très originale
(elle partie d’une copie des Beatles pour arriver à une vague new Wave) c’est
surtout les textes qui allaient marquer la jeunesse Soviétique. Tout au
deuxième degré il dénoncer les conditions de vie, la révolte contre l’état, le
changement, les droits de l’homme et l’anti militarisme étaient ses termes de
prédilection.
Dans la chanson qui suit, il
parle d’un homme qui doit partir suivre une grande étoile rouge avec son groupe
sanguin écrit sur sa manche ! Il s’agissait juste de soldats qui partaient
pour l’Afghanistan !
Bien entendu le pouvoir en place
essaya de le bloquer mais rien n’y fit ! Soutenu par une grande partie de
l’intelligentsia locale il déroula ses textes avec un talent et un courage qui
en fit le héros de la jeunesse Russe. L’arrivé au pouvoir de Gorbatchev lui
permit de s’exprimer plus facilement, il put tourner dans le pays avec Kino et
d’aller jouer à l’étranger (Printemps de Bourge 1988 et Locomotive).
Il fit sa dernière tournée avec
les Français de Noir Désir en première partie avec une moyenne de 15 000 spectateurs
par concert avant de jouer au grand stade de Leningrad en juillet 1990 devant
65 000 spectateurs. Il se tua en voiture le 15 Août suivant. Un mythe
venait de naitre, aujourd’hui encore ses posters sont vendus dans la rue, des
graphitis recouvrent les murs de sa vill et tout les 15 Août un hommage lui est
rendu spontanément devant chez lui.
Personnage humble, il ne fût
jamais professionnel de la musique et conserva son emplois de chauffagiste, il disait
de lui « on n’est pas des bons musiciens, on ne chante pas bien, notre
musique n’est pas terrible notre truc c’est les textes ! Nous devons nous
battre et dénoncer tout ce merdier !» Il reste en tout cas un des artistes
les plus importants du combat pour la démocratie en URSS et mérite bien plus
que ce petit hommage.
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