lundi 8 juillet 2013

L’esprit des seventies ou la biographie de Alain Pacadis

Les éditions les mots et le reste viennent de rééditer l’Esprit des seventies ou la biographie d’Alain Pacadis écrite par François Buot et Alexis Bernier. Idée pas si bizarre que cela quand on connait l’importance de Alain Pacadis sur un grand nombre de journalistes et de chroniqueurs mondains aujourd’hui ! Alain Pacadis, si on lit sa biographie ou sa fiche Wikipédia, il est noté qu’il fût journaliste, chroniqueur mondain, écrivains et, surtout, pique assiette à plein temps. Mais ce qui est intéressant chez lui, c’est qu’il est un des personnages clés de la culture à Paris dans les années 70 – 80 et que à travers son parcours c’est une certaine idée de la culture Parisienne qui apparait. Pacadis est né en 1949, après des études classiques il devient étudiant et participe, de loin, à mai 68. Rejetant le gauchisme trop autoritaire il s’engage dans l’underground, il participe à tous les combats des années 70 (pour le front Homosexuel ou les travestis des Gazolines), puis il découvre le rock et plutôt que de tomber dans le gauchisme austère de l’après mai, il préfère la révolte des Stooges ou autre MC5. Quand le punk déboule, il est aux premières loges et commence un travail de chroniqueurs mondains pour Libération (journal qu’il ne quittera qu’à sa mort !), il défend dans les colonnes du journal, les Sex Pistols et autre Clash. Ironie de l’histoire, le seul journal qui parlera et défendra la culture Punk fut le journal dont les punks rejetaient totalement l’idéologie. Puis ce fût le Palace et les plus belles fêtes ! Pacadis en fût de toutes ! Ses chroniques de la nuit Parisienne en faisaient un moment de rêve. Elles furent éditées (puis rééditées) par le Sagittaire, sous le titre : Un jeune homme chic (il passa même chez Bernard Pivot pour un Apostrophe pleins de tensions) ! Mais bon ce furent les plus belles fêtes, mais aussi les dernières. C’était 1981, le début de ces terribles années 80 : il y eut Mitterrand et le rock institutionnalisé, le Sida qui faucha tellement d’amis de Paca ,que lui-même crut à un miracle d’y réchapper ! Libération n’était plus ce journal subversif mais l’organe officiel d’un régime qui fonctionnait à coup de Politicaly correct ! Dans cette France en pleine mutation Pacadis n’avait plus de buts, ni de révoltes, ces écrits de l’époque témoignent de sa détresse et de son dégoût. Pacadis se cherchait ! Ironie de l’histoire ce fût lui que Libération chargea de couvrir les manifs étudiantes de 1986. Il se trouvait lui-même à côté de la plaque. Seul, drogué en bout de course, fauché il demanda à son amant de l’étrangler le 12 Décembre 1986. Pour la première fois de sa vie il eut droit à la couv’ de Libé. A son enterrement le tout Paris (underground) se pressa, il fût incinéré pendant que Lou Reed chantait Héroïne ! Tout le résumé de sa vie. Un document étonnant et passionnant pour comprendre toute la culture des années 70 à Paris. La vidéo en dessous est un témoignage de cette époque.

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